Grâce aux recherches de Grégoire Courtine, professeur associé en neurosciences à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), nombre de personnes restées paralysées après un accident ont une nouvelle et forte raison de garder l’espoir de pouvoir remarcher un jour
Grâce aux recherches de Grégoire Courtine, professeur associé en neurosciences à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), nombre de personnes restées paralysées ont une nouvelle raison de garder l’espoir de remarcher un jour. Tous les experts contactés par Le Temps s’accordent à dire que ces travaux sont déterminants dans la quête de thérapies contre les dommages causés à la moelle épinière.
Ce succès est d’abord celui d’un brillant chercheur de 37 ans, et de toute son équipe. Mais c’est aussi celui de la politique de recrutement et de promotion menée depuis des années par l’équipe dirigeante de l’EPFL, qualifiée autant d’audacieuse et visionnaire ici que d’arrogante et cabotine là, notamment dans les hautes écoles alémaniques, comme l’ont montré les récents éclats au sujet des budgets de recherche respectifs.
«Courtine est un type très intelligent», n’hésite pas à souligner Victor Edgerton, son mentor à l’Université de Californie, où le jeune physicien et mathématicien français a parfait sa formation en neurosciences. Avant d’être invité, en 2007, à rejoindre l’Université de Zurich où sont menées des recherches de pointe en neuroréhabilitation.
L’alma mater zurichoise n’a-t-elle pas su, pu ou voulu garder ce scientifique prometteur? Il débarque en février 2012 sur le campus lausannois, dans le Centre de neurosciences en gestation, conquis par les conditions et les équipements promis. Sûr de lui, moderne, communicatif, dynamique et scientifiquement malin, le chercheur fait, moins de trois mois plus tard, rayonner l’EPFL sur la planète des sciences. Et dans un autre registre que les projets hypermédiatisés (Alinghi, Solar Impulse, Hydroptère) dont on l’accuse parfois d’avoir exagérément profité afin de se rendre visible.
L’un dans l’autre, l’EPFL a, au fil de la décennie écoulée, au fur et à mesure de l’essor (notamment dans les sciences de la vie) dicté par sa direction, attiré des chercheurs de haute qualité, parfois encore méconnus, comme Grégoire Courtine. Ou l’art, payant aujourd’hui, de miser juste.
[Download not found]