
Un accord « a minima » a été adopté par consensus par les quelques 200 pays participant à la Conférence de l’ONU sur le climat, la COP30, à Belém. Grand succès pour certains, déception immense pour les autres, tous évoquent pourtant un « pas dans la bonne direction »
Les fronts s’étaient durcis jusqu’à hier vendredi 21 novembre, avec d’un côté les pays ralliés à la proposition du Brésil, qui ne mentionnait plus de « feuille de route » pour sortir des énergies fossiles – parmi eux, les producteurs de pétrole, mais aussi des pays émergeants, soucieux d’obtenir les fonds pour s’adapter aux changements climatiques -, et en face, l’Union européenne surtout, pour qui le monde entier doit tirer à la même corde pour atténuer les émissions de CO2. «Nous, on doit aussi rendre compte à nos populations qu’on leur a demandé un effort, mais qu’en fait on sera les seuls à assumer l’entièreté de l’effort en termes d’atténuation, et qu’en plus on est les seuls à payer l’addition. C’est impossible !», déclarait en fin de journée le 21 novembre Monique Barbut, Ministre française de la transition écologique.
Mais tôt samedi 22 novembre, isolée et tiraillée en interne car craignant de faire capoter la conférence, l’Europe a mis de l’eau dans son vin: « La lutte contre le changement climatique exige plus d’efforts, d’actions et de résultats, et c’est pourquoi nous avons insisté pour en faire plus pas seulement parce que l’UE en a besoin, mais aussi parce que le monde entier en a besoin. Et pourtant, compte tenu des propositions sur la table, nous pensons que nous devrions les soutenir », admettait Wopke Hoekstra, Commissaire européen pour le climat.
Trois objectifs principaux
Le texte appelle à :
- Tripler, d’ici 2035, les fonds pour l’adaptation climatique des pays en développement,
- Accélérer l’action climatique volontaire – le Brésil a d’ailleurs annoncé un plan hors accord sur les énergies fossiles et la déforestation,
- Réévaluer les barrières commerciales liées aux taxes carbone – comme le voulait la Chine.
«Nous avons obtenu ce résultat dans une situation très difficile. Cela montre que la communauté internationale souhaite faire preuve de solidarité et unir ses efforts pour lutter contre le changement climatique», a déclaré Li Gao, le négociateur chinois.
Grand pour certains, petit pour d’autre, mais pour tous, un sommet comme un pas dans la bonne direction.







