
En Allemagne, en pleine période de migration vers le Sud, la grippe aviaire se propage très rapidement, selon les autorités. Avec une espèce très touchée – les grues – dont les cadavres se ramassent par centaines
Si l’épizootie est présente toute l’année en Allemagne, la migration automnale des oiseaux accélère la propagation de l’infection. Selon l’Institut Friedrich-Loeffler (FLI), l’institut fédéral de recherche sur la santé animale, la propagation de la grippe aviaire parmi les grues a désormais atteint une ampleur sans précédent en Allemagne.
La situation atteint même du jamais vu, selon Norbert Schneeweiss, biologiste et directeur du Centre de protection des espèces de Linum, dont les étangs, près de Berlin, constituent des aires de repos importantes pour les oiseaux dans leurs déplacements: « Je fais ce travail ici depuis 25 ans. Nous avons jusqu’à 100’000 grues ici. Les oiseaux sont généralement en bonne santé et en parfaite condition physique, et ils parcourent des dizaines de milliers de kilomètres à travers l’Europe sans subir de pertes importantes. Il s’agit donc ici d’un événement totalement inconnu et extrême. » Selon lui, 1007 grues mortes ont été ramassées durant la seule journée de jeudi 23 octobre.
Plus au sud, le virus H5N1, hautement contagieux chez les volatiles, a été détecté jeudi 23 octobre 2025, dans une exploitation du Bade-Wurtemberg, un Land limitrophe de la Suisse ; 15’000 animaux y seront abattus. En France mercredi, le niveau de risque a été relevé de « modéré » à « élevé », avec des foyers détectés depuis, aussi sur des grues, dans le Centre (département de la Marne et du Cher) et le Sud-ouest du pays (Pyrénées-Atlantiques)
Suisse encerclée, mais pour l’instant préservée
Et entre deux : la Suisse. Si bien que les autorités s’attendent à ce que le virus réapparaisse bientôt chez nous, même si aucun nouveau cas n’a été annoncé depuis février dernier. « L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) suit de très près la situation épidémiologique – en Suisse comme dans les pays voisins, explique l’office sur son site internet. Si un risque pour les volailles domestiques devait se préciser, l’OSAV prendrait, en collaboration avec les cantons, des mesures ciblées de protection visant à empêcher les contacts entre oiseaux sauvages et volailles domestiques. »
En l’occurrence :
- Créer des parcours extérieurs entièrement protégés,
- Mettre à l’abris toute volaille domestique – poulets, dindes, canards ou oies,
- Et respecter les règles d’hygiène : désinfection des mains ou port de vêtements spécifiques dans les poulaillers.
En attendant, l’OSAV demande aux éleveurs d’avertir les vétérinaires en cas de signes de maladies. Et à toute personne découvrant un oiseau mort dans la nature, de ne pas y toucher mais d’informer les garde-faunes, même si pour l’instant, les risques de transmission du virus à l’homme restent extrêmement faibles.







