
Quel climat en Suisse dans les prochaines décennies ? MétéoSuisse a présenté ce matin ses nouveaux scénarios, et ils sont mêmes pessimistes, puisqu’ils indiquent des augmentations de températures d’ici 2100 même plus grandes que celles anticipées en 2018, lors du dernier exercice du genre.
Encore plus sec, plus chaud, des orages plus intenses : l’avenir climatique du pays, présenté ce matin à Berne, est qualifié d’inéluctable si rien n’est fait contre le réchauffement, confirme Christof Appenzeller, directeur de l’Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse: « On peut dire que la Suisse est un hotspot parce que le changement climatique y est plus fort qu’ailleurs dans le monde. »
En 4 tableaux, cela donne :
Températures
En un siècle, le monde s’est déjà réchauffé d’1.4°C, mais la Suisse de 2.9°C en moyenne. Et dans un monde plus de chaud de 3°C d’ici 2100, le pays passerait à 4,9°C en plus.
Conséquences:
– Des canicules plus intenses, rendant le travail en extérieur pénible
– Et plus de nuits tropicales, dans des villes transformées en ilots de chaleur
2) Sécheresses estivales
Evaporation des sols accrue, précipitations plus rares l’été: les sécheresses pourraient être beaucoup plus marquée. Avec des impacts sur l’agriculture, et le risque de feux de forêt.
3) Orages extrême
Des périodes de pluies plus courtes, certes, mais avec des orages… plus fréquents et plus intenses.
Et donc des risques d’inondation en hausse.
4) Enneigement
L’hiver enfin : moins de neige à moyenne altitude, avec une limite du zéro 0°C qui augmenterait de +550m.
Des nouveaux scénarios établis avec des modèles plus précis que ceux réalisés en 2018, et qui doivent maintenant servir à l’action : « C’est véritablement un matériau de nature scientifique. Et désormais il s’agit de corréler ces observations, ces constats avec un parcours plus politique – on a déjà des lois qui sont en cours au niveau du Parlement. Mais on ne peut pas dire qu’on n’est pas conscient que notre pays est tout autant, voire – on l’a vu – plus concerné par le réchauffement climatique », dit la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, cheffe du Département fédéral de l’intérieur.
Des lois pour réduire les émissions de CO2 – car au final, chaque dixième de degré comptera. Mais aussi le constat qu’il faudra s’adapter : « Il y a tout d’abord les solutions amenées par les ingénieurs, qui sont souvent les premières à être posées, des solutions de protection, des mesures d’isolation, des protections contre les crues et contre les risques. Il y a ensuite des solutions fondées sur la Nature : on va donner plus de place aux rivières, créer des canopées en ville pour avoir plus de fraîcheur. Et puis, on oublie souvent les solutions qui sont elles fondées sur l’accompagnement social et humain », explique Géraldine Pflieger, professeure en politique urbaine et de l’environnement à l’Université de Genève.
Autrement dit, aider les personnes et secteurs de la société les plus vulnérables, dans un monde qui va inévitablement se réchauffer.









