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Le corps et l’esprit se séparent grâce à la vidéo

23 août 2007
dans Enquêtes
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Dans une expérience de réalité virtuelle menée à l’EPFL, des sujets, dupés par leur cerveau, s’auto-situaient hors des limites de leur propre corps. Le concept de conscience de soi aurait ainsi une composante biologique, et pas seulement psychique.

S’élever vers le plafond. Puis voir son propre corps «de l’extérieur», depuis le dessus. Ou ressentir la présence de son double, à l’image du protagoniste de Guy de Maupassant dans Le Horla. Bref, avoir l’impression que son «moi» s’extrait de son enveloppe charnelle… Une personne sur dix vivrait un jour ou l’autre une telle expérience dite «hors corps» (out of body experience (OBE) en anglais).

A l’aide de technologies de réalité virtuelle, deux équipes de scientifiques, dont l’une à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), ont en partie reproduit cette sensation en laboratoire. Leurs travaux, publiés aujourd’hui dans la revue Science, contribuent à expliquer un phénomène longtemps attribué à l’imagination ou au paranormal. Ils permettront d’étudier sous un jour nouveau le concept encore mal défini de conscience de soi.

Une telle sensation de décorporation a été relatée surtout chez des patients avides de drogues, souffrant d’épilepsie ou d’attaques cérébrales, voire ayant subi un traumatisme grave, tel un accident de la route. Sur la base d’observations cliniques, la médecine l’attribuerait à un dysfonctionnement d’une partie du cerveau: pour créer une image mentale pertinente du corps dans l’environnement, la jonction temporo-pariétale recueille les influx des systèmes visuel, tactile et vestibulaire (en lien avec l’équilibre) ainsi que des données proprioceptives – qui informent sur les mouvements des parties du corps les unes par rapport aux autres. Que cette aire cérébrale ne remplisse plus sa fonction, et le lien inextricable entre le corps et le «soi» peut être perturbé. C’est cette même unité qu’Olaf Blanke, neurologue à l’EPFL et aux Hôpitaux universitaires de Genève, et ses assistants, Bigna Lenggenhager et Tej Tadi, ont tenté de chahuter, sur des «cobayes» sains.

Dans leurs expériences, un sujet voit dans un casque une image tridimensionnelle prise par une caméra placée deux mètres derrière lui, tantôt de son corps, tantôt d’un mannequin. La silhouette observée se fait alors frotter le dos avec un bâton. Dans le même temps, l’expérimentateur fait glisser un objet sur l’échine du sujet, et cela tantôt de manière synchrone à ce qu’il voit, tantôt de façon asynchrone. Résultat: dans le premier cas, le sujet a fortement tendance à associer le corps observé – le sien ou celui du mannequin – à son propre corps.

Mais voilà le plus intéressant: au terme des séances, les chercheurs masquent les yeux des sujets, les reculent puis leur demandent de retourner à leur place. Ceux-ci s’approchent systématiquement de l’endroit où se situait leur corps virtuel ou le mannequin. Tandis qu’un «cobaye» n’ayant pas fait le test des images retourne à son point de départ, voire s’arrête avant. «Autrement dit, les sujets ont projeté leur «soi» sur l’image du corps visualisé», résume Olaf Blanke. Qui explique: «Dans les cas synchrones, ils sentaient dans leur dos exactement la stimulation tactile qu’ils voyaient devant eux sur leur corps ou sur le mannequin. Cela génère un conflit multisensoriel – visuel versus tactile – dans les aires du cerveau censées intégrer les informations reçues. Un conflit qui semble casser, chez les sujets, l’unité spatiale entre leur corps et leur «moi».»

Le professeur en convient, ces travaux ne simulent pas encore une décorporation complète (OBE); aucun des sujets ne décrit d’ailleurs ce qu’il a vécu comme tel. Ni une expérience de «mort imminente», dans laquelle la personne a l’impression de se «désincarner» en plus de voir une lumière blanche. «Toutefois, la plupart des sujets ont, durant l’expérience, localisé leur «moi» à un autre endroit que dans leur corps, puisqu’ils n’ont pas regagné exactement leur position d’origine.»

Cette conclusion est confirmée dans l’autre étude menée par Henrik Ehrsson, au University College de Londres. Le protocole d’expérience est quasi identique, à la différence que le sujet n’est pas déplacé après l’expérience. Au lieu de cela, les chercheurs menacent le corps virtuel avec un marteau, tout en mesurant la conductance de la peau, reflet des réponses émotionnelles telles que la peur. Et là, même constat: le sujet craint les coups assenés. Ce qui signifie qu’il réagit comme si sa conscience avait quitté son corps physique et investi son corps virtuel.

Plus que reproduire une OBE dans le détail, l’objectif d’Olaf Blanke était de développer une méthode expérimentale pour étudier les liens spatiaux entre le corps et la conscience de soi: «D’après nos résultats, le cerveau est fortement impliqué dans le fait que chacun ressent que son «moi» est situé dans son corps. Cela démontre qu’il existe dans la conscience de soi aussi une composante biologique, basique et automatique.» Et donc pas uniquement psychique, mentale et verbale comme l’a résumé Descartes dans son fameux Cogito ergo sum (Je pense donc je suis). La vision jouant dans ces mécanismes cérébraux un rôle prépondérant par rapport au toucher, les chercheurs ont même intitulé leur article Video ergo sum (Je vois donc je suis). «La représentation multisensorielle, surtout visuelle, du corps entier dans le cerveau joue donc un rôle essentiel dans la construction du «moi», à côté bien sûr de l’aspect cognitif», appuie Olaf Blanke.

Pour Patrick Verstichel, neurologue au Centre hospitalier de Créteil, au sud de Paris, cette étude est intéressante: «Pour tenter de définir ce concept qu’est la conscience de soi, nombre de travaux ont été menés dans le domaine du psycho-verbal. Là, pour la première fois, c’est la perception du corps qui est utilisée. Si l’on parvient à décrire ce qu’est la conscience de soi sur le plan biologique, ce sera une avancée majeure, cruciale pour la connaissance de l’esprit. Ces deux études font un grand pas dans cette direction.»

Olaf Blanke ne compte pas en rester là: «On pourrait mener la même expérience de réalité virtuelle sur des primates, pour étudier leur conscience de soi.» Mais le neurologue envisage surtout de tirer profit de cette nouvelle méthode pour étudier les bases d’autres phénomènes, telles les hallucinations, ou des maladies psychiques comme la schizophrénie.

De son côté, Henrik Ehrson imagine des applications industrielles: «Cette technique est un moyen de se projeter soi-même, une forme de téléportation. Si nous pouvons projeter des gens dans des personnages virtuels, et faire qu’ils ressentent les choses comme s’ils étaient vraiment dans une version virtuelle d’eux-mêmes, les jeux vidéos pourraient par exemple entrer dans une nouvelle ère.»

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