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Nouvelle méthode pour traiter les éléphants aux zoos de Zurich et Bâle

12 avril 2014
dans Enquêtes
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Les zoos de Zurich et Bâle refont complètement leur parc à éléphants. Les gardiens n’interagiront plus avec eux qu’à travers une méthode inédite de contacts indirects. Celui de Zurich ouvre le 7 juin prochain

Ceyla-Himali et Indi, ainsi que leurs filles respectives Farha et Chandra, accompagnées de la cinquième femelle Druk et du mâle Maxi, sont heu-reux: à la mi-mars, ces éléphants d’Inde ont quitté leur ancien et menu «appartement» en béton au zoo de Zurich pour un immense parc de verdure (10 000 m2) construit tout près, spécialement pour eux. Au milieu: un dôme à l’architecture futuriste comme un nouveau palace avec, à l’intérieur, bassins et cascades, plage de sable et rochers pour se gratter le dos. Et, au zoo de Bâle, leurs cousines d’Afrique Maya, Rosy, Heri et la doyenne Malayka (41 ans) ne se montrent même pas jalouses: elles aussi disposeront, dès 2016, d’un espace réaménagé et agrandi (5000 m2), que pourra alors rejoindre le mâle Yoga, pour l’heure en «vacances» dans un zoo suédois. Surtout, tous ces pachydermes devront un peu réapprendre à vivre, pour se laver, se faire soigner, chercher leur nourriture: ils évolueront en «contact protégé» indirect avec les gardiens, bénéficiant d’une plus grande autonomie d’action, et plus en leur présence directe.

Depuis des décennies, dans les deux zoos principaux de Suisse, les soigneurs évoluent au milieu des éléphants, pour les guider, les laver, les ausculter. «Un travail qui n’est pas sans risques, dit Robert Zingg, curateur du zoo zurichois. Pour se faire respecter, le gardien doit «dominer» les éléphants, des animaux se conformant à une hiérarchie; il doit faire office de «chef» de troupeau, être l’élément «alpha». Que cette position sociale soit remise en question par les bêtes et l’accident peut survenir. «Ce fut le cas en 1995: un soigneur, qui rentrait de vacances mais ne travaillait déjà plus beaucoup avec ces animaux, pouvant ainsi passer pour un maillon hiérarchique faible, a été attrapé par les jeunes éléphantes, chahuté et grièvement blessé.» A proximité de ces pachydermes pesant des tonnes, tout mouvement d’humeur équivaut dès lors à une menace physique sérieuse. «Si un jeune «crie», il reçoit le soutien des autres, ce qui peut aussi constituer un danger pour le soigneur», poursuit Robert Zingg. «Il y a un risque fondamental à vouloir diriger le comportement de ces animaux en occupant une position artificiellement dominante», résume Gail Laule.

Il y a plus de vingt ans, cette dresseuse animalière américaine a mis au point une technique inédite d’interaction, d’abord avec des mammifères marins puis avec les éléphants. Elle l’enseigne dans les zoos du monde entier, dont ceux de Zurich et Bâle depuis peu. Seules dans leur enclos, les bêtes peuvent décider ou non de venir interagir avec leur gardien à travers une paroi de métal percée d’orifices de taille différente, pour se faire soigner une plaie à un pied par exemple. Les éléphants doivent certes apprendre à utiliser ces «guichets». Les dresseurs les y entraînent: «Une boule de couleur est fixée au bout d’un bâton, dit Gail Laule. Les bêtes doivent approcher de l’ouverture dans la porte la partie de leur corps à laquelle le gardien veut accéder. Celui-ci confirme par des coups de sifflet que chaque mouvement est effectué à sa satisfaction. Au final, si l’exercice est réussi, l’animal reçoit une récompense (pomme, pellets à la banane). Petit à petit, il apprend à se faire guider, même à travers la barrière.»

Les avantages de cette méthode sont nombreux: «D’abord, elle fonctionne par «renforcement positif»: l’animal est récompensé lorsqu’il agit bien. Ce qui l’encourage à participer.» A l’inverse, lors des contacts directs, le gardien utilise un crochet, qu’il place par exemple derrière l’oreille du pachyderme pour le faire bouger. Ce grappin représente alors une menace, que l’animal s’efforce d’éviter en se déplaçant.

«Le soignant n’a plus non plus ­besoin de faire partie de groupe et d’y occuper forcément la position d’élément alpha», ajoute Robert Zingg. Surtout, «cette nouvelle organisation permet aux éléphants, dans leur vaste enclos, d’appliquer leurs codes sociaux propres, dans un système surtout matrilinéaire (la fille reste avec sa mère). Tandis qu’auparavant, lorsqu’on extrayait une de ces femelles du groupe, on lui ôtait aussi son rôle social, ce qui la désécurisait.» En résumé, «les animaux seront plus libres de faire ce qu’ils veulent, de collaborer. Ils n’ont par exemple plus besoin d’être enchaînés la nuit. Tout cela est positif pour leur bien-être», dit Gail Laule.

A Zurich comme à Bâle, si les animaux sont encore en train d’assimiler cette méthode d’interaction, les gardiens aussi ont dû l’adopter. «Au début, certains, qui ont passé des années à s’occuper des éléphants de près, étaient sceptiques, confie au téléphone Stefan Hoby, conservateur du zoo bâlois qui, comme à ­Zurich, a aussi connu un accident. Certes, les soigneurs regrettent émotionnellement la proximité avec les bêtes, mais ils comprennent l’argument sécuritaire. Et les progrès sont bons, au rythme d’un ­entraînement par jour.» A Zurich, ­Kevin Hug, qui dresse les éléphants depuis quatre ans, reconnaît que la transition ne s’est pas faite sans efforts: «Il m’a fallu de la patience jusqu’à ce qu’ils comprennent ce que je voulais.» Et de se demander ce qu’il en sera quand les mastodontes auront rejoint leur nouveau terrain de jeu.

Est-ce un hasard si les deux grands zoos suisses ont décidé quasi simultanément d’ériger ces infrastructures? D’autant que le zoo du Cirque Knie, à Rapperswil, doit aussi ouvrir au printemps 2015 un nouveau parc pour ses pachydermes. «C’est pour nous permettre d’accueillir un mâle et d’assurer la pérennité de nos sept éléphants d’Asie, dont trois sont en tournée, dit Franco Knie Senior. Nous voulons aussi mieux montrer au public le travail possible avec eux, tel qu’il est pratiqué en Thaïlande.» Et d’indiquer que, chez Knie, on continue, pour des raisons évidentes, à interagir en contact direct.

«A Zurich, nos installations sont vieilles de plus de quarante ans, dit Robert Zingg. L’idée de construire ce nouveau parc nommé «Kaeng Krachan», apparue dès 1991, s’est concrétisée il y a sept ans». Et, à Bâle, les locaux datent de 1953 et sont devenus vétustes. «Nous avons voulu avoir des infrastructures adéquates avec la façon la plus actuelle de traiter les éléphants», dit Stefan Hoby; le projet de 5000 m2 est estimé à 28 millions de francs. Et le public aussi y trouvera son compte, qui pourra mieux observer ces mammifères.

D’ailleurs, se peut-il que des remarques des visiteurs face aux ­conditions de vie en captivité aient incité les directeurs des zoos à les améliorer? «Nous avons 1,5 million de visiteurs par an: si nous lancions nous-mêmes cette discussion avec eux, nous partirions perdants d’avance, dit Robert Zingg. Cela dit, notre but a toujours été et reste de présenter nos animaux dans le milieu le plus proche de leur élément naturel.» D’où l’investissement de 41 millions de francs dans ce parc, qui ouvrira le 7 juin. «Les animaux ne font évidemment pas tout ce qu’ils veulent, car on reste dans un zoo. Mais il y a clairement une ­conscience à vouloir les préserver, abonde Stefan Hoby. Il y a quelques années, nous avons cessé les balades de visiteurs sur leur dos – ce que, d’ailleurs, certains demandent encore. Car ces promenades étaient loin de faire plaisir aux éléphants…»

«En fait, tout dépend des liens que le zoo d’une ville entretient avec ses habitants, analyse Gail Laule. Là où des groupes de défense des animaux sont actifs, les choses peuvent bouger plus vite. Mais que des zoos comme Zurich ou Bâle décident de leur plein gré d’adopter cette nouvelle méthode – qui sera imposée dans tous les zoos américains dès septembre 2014 –, malgré la nécessité d’infrastructures idoines, montre que la Suisse est progressiste!»

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