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Les plantes maritimes aiment notre sel d’hiver

21 janvier 2010
dans Enquêtes
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Certains végétaux ont migré des bords de mer vers le cÅ“ur de l’Europe, et poussent désormais au bord des grands axes routiers, à la faveur des quantités de sel déversées en hiver auquel ils sont parfois mieux habitués que les espèces indigènes. Le phénomène était bien connu en Angleterre ou en Allemagne, il concerne désormais la Suisse. Peut-on parler d’enrichissement de la biodiversité?

Les plantes sont de grandes voyageuses. Leurs graines sont emportées par le vent, les cours d’eau, les animaux, mais aussi les véhicules routiers – dans les pneus, le châssis, les bagages sur le toit. Il est plus étonnant de retrouver au bord des autoroutes du cÅ“ur de l’Europe des plantes qui ne poussent habituellement qu’en bord de mer, où elles sont adaptées à des terrains saturés de sel. Le mystère s’éclaircit lorsque l’on prend en compte les quantités de sel de déneigement qui, comme ces derniers jours, s’accumulent dans le sol au fil de l’hiver.

Rien que dans le canton de Vaud, 16 532 tonnes de chlorure de ­sodium ont été épandues durant l’année 2008, dont 5092 sur les autoroutes. L’utilisation de cette méthode à large échelle, depuis les années 1960, n’est pas sans impact sur l’environnement: le fondant s’écoule, s’infiltre dans le sol pour se retrouver dans les cours d’eau et les nappes phréatiques. Or, certains poissons et batraciens peuvent être affectés par une trop forte et subite concentration en sel. Les plantes indigènes en souffrent aussi, mais d’autres tolèrent parfaitement le sel – elles sont alors dites «halophiles». «Les bords des grands axes routiers sont colonisés par une flore originale tolérant le sel et comptant plusieurs espèces provenant du littoral atlantique ou méditerranéen», dit Franco Ciardo, botaniste au bureau d’études biologiques Raymond Delarze. Ce phénomène était connu en Europe, surtout en Angleterre, en Allemagne et aux Pays-Bas, dès les années 1980. Il touche désormais le centre du continent, dont la Suisse.

Franco Ciardo et Raymond Delarze ont pu l’observer à la faveur d’un bouchon sur l’autoroute entre Lausanne et Genève, en 2003 déjà. «Nous sommes sortis du véhicule et, intrigués par un tapis de fleurs blanches sur la berme centrale, nous en avons saisi un bouquet que nous avons analysé», explique ce dernier. Résultat: la présence, dans l’échantillon, de Cochlearia danica, ou cranson du Danemark, une espèce halophile fréquente des milieux salins côtiers, de la Scandinavie au nord de l’Espagne, mais encore jamais signalée en Suisse jusque-là, selon leur étude parue en 2005 dans la revue Saussurea. «Puis nous sommes revenus ultérieurement avec les équipes d’entretien des autoroutes, afin de procéder à un relevé floristique complet sur un tronçon de 2,5 km.» Y ont été découvertes plusieurs espèces invasives, mais aussi diverses halophiles, dont le plantain corne de cerf (Plantago coronopus). «La localisation étroite de ces espèces dans les endroits directement exposés aux projections de sel (berme centrale et bas-côtés) mérite d’être soulignée», précisent les botanistes.

En revenant sur les lieux en 2006, les scientifiques ont même découvert une dizaine d’individus d’une petite graminée inconnue en Suisse: Catapodium loliaceum (ou marinum). «Ce catapode maritime, plante de 5 à 20 cm de hauteur à inflorescence rigide, est une annuelle des milieux côtiers, mais avec une répartition plus atlantique que méditerranéenne.»

Mais comment font ces plantes annuelles halophiles pour survivre, dès le printemps, au manque de sel, puis à la sécheresse estivale? «Elles bouclent leur cycle de vie avant l’été, explique Franco Ciardo, dans le Bulletin du Cercle vaudois de botanique, en 2006. De fait, presque tous les catapodes observés étaient déjà desséchés à mi-juin.» Les graines dorment alors dans le sol, attendant le prochain hiver.

Les botanistes ont prospecté d’autres lieux. «Le 17 septembre 2005, près de l’entrée de l’autoroute de Vennes, sur les hauts de Lausanne, ma collègue Françoise Hoffer a découvert une population de Spergularia salina, détaille Franco Ciardo. Cette petite espèce annuelle à bisannuelle est elle aussi originaire du bord de mer, de l’Atlantique à la mer du Nord, où elle est une pionnière des prés salés se desséchant rapidement, sur des sols halomorphes, surtout limoneux. Elle y est souvent accompagnée de puccinellie distante (Puccinellia distans).» Bingo! Cette plante a aussi été observée le long de l’autoroute, à quelques centaines de mètres de là.

Toutes ces mesures sont corroborées par les travaux d’un autre botaniste indépendant, Denis Jordan, qui se dit, lui, «aux aguets depuis trente ans en Haute-Savoie», département français voisin dont il réalise le catalogue botanique. Des plantains corne de cerf et des puccinellies, il en a attesté l’implantation, «en abondance parfois». Quant à la rare Spergularia salina, il ne l’a trouvée qu’à un seul endroit, près d’un pilier sur la berme centrale de l’autoroute. «On peut imaginer que c’est un point de départ pour son expansion future…» Et de conclure: «L’épandage de sel permet d’«enrichir» la biodiversité, et sans trop de dégâts, car la plupart de ces plantes halophiles sont trop spécialisées pour être invasives.»

Franco Ciardo y souscrit. Mais voit pour la situation en Suisse un avenir plus sombre. Depuis quelques années, les bermes centrales des autoroutes qui abritent de la verdure sont remplacées par des ouvrages en ferraille ou en béton. La raison? «Les coûts d’entretien et le danger pour les ouvriers qui font ce travail au milieu du trafic», justifie Thomas Rohrbach, porte-parole de l’Office fédéral des routes. «On perd là des surfaces abritant une richesse botanique, et même des espèces indigènes menacées», dit Franco Ciardo, qui admet que l’aspect sécuritaire puisse prévaloir. «Mais, tempère Thomas Rohrbach, nous ne faisons ces modifications que lors d’autres travaux nécessaires. Nous ne mettons pas en place de chantiers spécifiques. Il est donc probable que d’ici à vingt ans des bermes hébergent encore de la végétation.»

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