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Home Enquêtes

Moduler la mémoire des traumatismes et de l’addiction

2 septembre 2010
dans Enquêtes
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Un forçage de la mémoire implicite, lors d’un traumatisme, peut être à l’origine de troubles anxieux, voire de l’addiction. Les techniques d’imagerie apportent des éléments inédits sur cette problématique. Un symposium organisé aujourd’hui au CHUV fait le point

Troubles anxieux et addictions: même combat? Ces deux pathologies impliquent ce que les spécialistes appellent la mémoire implicite, qui entre en jeu par exemple dans les troubles de stress post-traumatiques (PTSD). Et elles semblent toutes deux reposer sur l’activation des mêmes circuits dans le cortex.

L’hypothèse est née notamment grâce aux travaux menés à l’aide des nouvelles techniques d’imagerie, qui permettent de «voir» le fonctionnement du cerveau ainsi que les effets des modulations que l’on peut y induire par des psychothérapies ou des pharmacothérapies. Loin des justifications purement génétiques, cette théorie ouvre la piste à une nouvelle manière de considérer ces pathologies mentales comme le résultat d’un apprentissage erroné ou forcé.

Entretien avec Jacques Besson (à g.) , chef du service de psychiatrie communautaire au CHUV, et son chef de clinique à la section d’addictologie, Ansgar Rougemont-Bücking , qui organisent aujourd’hui à Lausanne un symposium* sur cette thématique aux entrées multiples.

Le Temps: Qu’est-ce que la mémoire implicite?

Ansgar Rougemont-Bücking: Ce sont des mécanismes d’apprentissages implicites qui permettent à l’homme de gérer rapidement la diversité des stimuli externes. Ce qui le rend capable de s’adapter à toutes sortes de situations, et garantit sa survie, en lui permettant par exemple de ne pas se blesser. Fait récemment découvert: cette mémoire est alimentée tout au long de la vie, et fonctionne par association. Elle se renforce si une expérience déjà vécue est confirmée, ou peut se modifier si la prédiction du résultat d’une action ne se confirme pas. Dans le cas d’un traumatisme, ce système est comme «pris en otage», car l’événement en cause prend trop de place, et risque d’imposer une dictature au sujet, de l’empêcher de fonctionner. La mémoire implicite peut alors devenir un obstacle pour les patients qui souffrent de troubles anxieux.

– Des exemples concrets?

– A. R-B.: Le plus banal est celui de la plaque de cuisine: lorsqu’on se brûle, on s’en souvient, et on ne recommence pas, même sans réfléchir. Un autre cas impliquant un traumatisme psychique est celui d’un accident de voiture où une personne «voit la mort en face». Sa mémoire implicite va peut-être faire qu’à chaque crissement de pneus ultérieur, ce traumatisme va être réactivé.

– Quels moyens existe-t-il pour traiter ce genre de cas?

– A. R-B.: Les mécanismes de la mémoire implicite sont soumis à une certaine plasticité, si bien qu’on peut les influencer. Des études conseillent de faire jouer notre accidenté de la route à Tetris (un jeu sur ordinateur, ndlr) dans les heures qui suivent l’événement, afin de distraire son cerveau et d’empêcher qu’un tracé de mémoire trop chargé émotionnellement ne se consolide.

Jacques Besson: De manière générale, au moment de se souvenir de manière explicite d’un traumatisme très fort sur le plan émotionnel, même très ancien, l’information qui est normalement stockée sous forme de connexions synaptiques relativement immuables devient «fragile». C’est à ce moment, avant que cette information soit à nouveau reconsolidée, qu’on peut tenter d’agir et de la moduler, de la récrire d’une autre manière, ceci par moyens médicamenteux ou une psychothérapie.

– Comment le sait-on?

– A. R-B.: Justement grâce aux techniques d’imagerie médicale (IRMf notamment), qui ont permis de localiser les circuits neuronaux impliqués, dans le cortex préfrontal. Des travaux du spécialiste américain Roger Pitman ont mis en évidence des changements qui ont montré l’efficacité d’une pharmacothérapie chez des patients souffrant de PTSD: les différences d’activation des zones neuronales concernées étaient visibles dans leur cortex. Le médicament avait atténué la reconsolidation du traumatisme, et un peu libéré le patient de sa souffrance.

– J. B.: Ce qui est très intéressant, c’est que ces techniques d’imagerie ont aussi montré récemment que les mêmes centres et circuits de régulation du cortex préfrontal sont impliqués dans le phénomène d’addiction. Il a été observé que la plupart des patients qui ont des problèmes graves de toxicomanie ont des antécédents traumatiques (abus physiques, par exemple). Il y a eu chez eux un apprentissage de la réponse au traumatisme qui s’est fait dans l’addiction, afin de se rassurer. Dès lors, l’appétence pour des récompenses ou stimuli agréables, cette envie impérieuse de consommer le produit, envahit l’espace psychique en utilisant des éléments infraconscients, de la même manière que le fait la réactivation du traumatisme.

– A. R.-B. : En résumé, pour gérer un problème de trouble anxieux mais aussi addictif, il est efficace de renforcer le contrôle exécutif, activé dans le cortex préfrontal, et qu’on peut moduler avec la pharmacothérapie ou par la psychothérapie. L’intérêt, avec les techniques des neurosciences fondamentales, est que l’on voit ces modifications dans le cerveau. Ce qui permet aussi de développer des traitements plus spécifiques.

– Quels espoirs ces découvertes portent-elles?

– J. B.: Aujourd’hui, pour soigner les addictions, il existe des traitements de substitution (méthadone). On peut aussi traiter la comorbidité (dépression, problèmes sociaux, etc.). Mais là, ces nouvelles perspectives nous permettent de cibler les mécanismes de l’addiction eux-mêmes, et d’agir sur le cÅ“ur de la problématique. On ne tourne plus autour du pot.

– A. R-B.: Toutes ces avancées permettent aussi de sortir de la fatalité génétique, qui tente d’expliquer presque unilatéralement pourquoi certaines personnes souffrent davantage de troubles psychiques. L’idée grandit qu’il faut amener la conceptualisation de la pathologie comme la conséquence d’un apprentissage. La thérapie pourrait donc être de désapprendre ce comportement maladaptatif, puis d’«apprendre autrement».

– J. B.: Entre d’un côté les gènes et de l’autre l’environnement (et la culture), il y a la question de la trace de l’information, de la mémorisation. Il y a l’histoire du sujet, où le traumatisme peut prendre de la place. Dans le champ particulier «anxiété-addiction», les mémoires implicites montrent le lien entre le capital génétique et ce qu’on a vécu comme histoire personnelle. L’approche se fait par ce qu’on appelle une boucle biopsychosociale. Et les neurosciences légitiment de plus en plus cette approche.

– Ne mise-t-on parfois pas trop sur ces neurosciences pour expliquer tel ou tel comportement?

– J. B.: La démarche s’apparente à l’ascension d’un sommet par sa crête. Il y a un précipice de chaque côté. Le premier serait de surestimer l’apport des neurosciences: il faut faire très attention de ne pas avoir un discours réductionniste en pensant qu’elles vont tout résoudre. L’autre précipice serait de les sous-estimer, en pensant qu’il ne s’agit que d’études de laboratoire. Il faut que les cliniciens et les neuroscientifiques se parlent davantage pour enrichir mutuellement leurs connaissances; c’est le but du symposium d’aujourd’hui. Et comme la conscience est un sommet difficile à atteindre, il faut même que l’on s’encorde. C’est un travail d’équipe.

 

* Symposium CHUV-UNIL-EPFL. Aujourd’hui de 8h45 à 17h, au CHUV, auditorium Charlotte Olivier.
Entrée libre, conférences en anglais.

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