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Les signes du déclin scientifique

30 octobre 2012
dans Enquêtes
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Les Etats-Unis sont encore en pointe, mais subissent une érosion dans certains domaines spécifiques. Ils doivent faire face à la montée des pays asiatiques, mais aussi de l’Europe. L’avenir s’annonce difficile, car des menaces de coupes drastiques pèsent sur les budgets de la R&D

«Qui ne progresse pas chaque jour, recule.» La citation est du philosophe chinois Confucius. Elle pourrait s’appliquer à la recherche américaine. «Nos universités sont encore parmi les meilleures, nos chercheurs parmi les plus actifs.» Sourire aux lèvres sous sa moustache en bataille, Alan Leshner positive. Le directeur de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS), fédération d’organisations scientifiques comptant plus de 10 millions d’affiliés, ne cache pas malgré tout une certaine gêne.

«Les Etats-Unis ont le leadership dans la plupart des sciences, mais ils voient une graduelle érosion de leur position dans de nombreux secteurs spécifiques», telle la physique des particules. Dans un univers scientifique en mutation, le constat du Conseil national de la science américain, dans son rapport Indicateurs 2012 sur la science et l’ingénierie (S&EI) , sonne comme une alarme, qui résonne dans le vide selon les observateurs inquiets. La science américaine est-elle sur le déclin? Non, tranchent d’autres, tels Alexandra Killewald et Yu Xie, sociologues des Universités de Harvard et du Michigan, dans un récent livre*. Ou plutôt pas encore.

Barack Obama, lui, a entendu ces sirènes. Dès décembre 2008, il a affirmé que la science occuperait un rôle central dans son administration. «Le président a été un grand supporter de la science, dit Alan Leshner. Il a placé d’excellentes personnes à des postes clés, puis obtenu des budgets sans cesse en hausse pour la recherche.» Un exemple? La nomination de Steven Chu au Département de l’Energie (DoE), où le Nobel de physique a concrétisé ARPA-E, projet gouvernemental de recherches sur les défis futurs de l’énergie.

«Il voit l’importance de la recherche, dit l’Ecossaise Anne Glover, conseillère scientifique en chef de la Commission européenne. Mais il a les mains liées par le Congrès, qui l’empêche d’agir.» D’autant qu’en 2009 la crise économique n’a pas favorisé un financement débridé de la recherche. Surtout, les Etats-Unis doivent assister à la progression d’autres puissances scientifiques.

D’une part, note le rapport S&EI, «l’Union européenne (UE) veut tirer son épingle de ce jeu en pleine évolution. Ses initiatives focalisées sur l’innovation ont été soutenues par la création d’une monnaie commune et l’élimination des frontières commerciales et migratoires.» «Je ne sais pas si la science américaine décline, mais celle de l’Europe devient meilleure, se réjouit Anne Glover. De nombreux outils de recherche uniques au monde sont en Europe: le LHC au CERN à Genève, ou le futur réacteur de fusion nucléaire ITER», en France. «Et nos chercheurs sont moins modestes de leurs succès!»

D’autre part, selon le rapport, «l’ascension rapide de l’Asie comme centre des sciences et technologies est soutenue surtout par la Chine; d’après nombre d’indicateurs, ce pays continue de montrer une croissance qui serait normalement considérée comme insoutenable». Et Alan Leshner d’interpréter: «De plus en plus de pays développent leurs infrastructures scientifiques, et c’est bien. Plus de science quelque part est positif pour la science partout!»

Quelques chiffres traduisent bien cet essor du secteur «recherche et développement» (R&D) en Asie. Depuis 1997, la Chine y consacre un budget augmentant d’environ 22% d’un an à l’autre, avec des taux record à 28% en 2008 et 2009. Cette année-là, le montant total des dépenses en R&D (publiques et privées) dans le monde s’est élevé à 1276 milliards de dollars, dont 32% dépensés en Asie (12% rien que pour la Chine), contre 24% en 1999. De leur côté, les Etats-Unis en assuraient encore 31% en 2009, demeurant le plus gros contributeur. Mais leur taux était de 38% en 1999… Enfin, le ratio entre les budgets R&D et le produit intérieur brut (PIB) ne cesse de croître en Asie alors qu’il tend désormais à stagner en Occident; il est de 2,9% aux Etats-Unis.

L’avenir ne s’y annonce d’ailleurs pas sous les meilleurs auspices. Les présentations faites en février par la Maison-Blanche tentent de montrer que le gouvernement poursuit son effort en faveur de la R&D,notamment en augmentant les budgets de la National Science Foundation, qui finance les projets de sciences fondamentales, ou du DoE (pour ses recherches appliquées). Mais les chiffrent parlent d’eux-mêmes: la hausse prévue du budget 2013 de la recherche financée par des fonds publics (1,4%, à 140,8 milliards de dollars) ne suffit pas à couvrir l’inflation (2,5% en 2011). Qui plus est, la requête présidentielle est inférieure à celle de l’an dernier, ne représentant que 3,7% du montant du budget global, contre 4% en 2012.

Les chercheurs s’alarment toutefois moins de ces statistiques que d’une épée de Damoclès menaçant toute l’administration américaine, le «Sequestration Act»: l’an passé, le Congrès a décidé que s’il ne parvenait pas à trouver avant fin 2012 des solutions pour réduire de 1100 milliards de dollars la dette fédérale d’ici à 2021, des coupes automatiques dans tous les budgets seraient appliquées dès le 2 janvier 2013. Et pas de pitié pour celui de la science!

L’Information Technology and Innovation Foundation (ITIF), un think tank indépendant, a calculé que le financement public attribué à la R&D diminuerait alors d’environ 12,5 milliards par an. Pour certaines agences déjà concernées par des coupes prévues, les conséquences seraient dramatiques: les Instituts nationaux de la santé (NIH) par exemple, qui ont vu leur budget baisser de 18% entre 2004 et 2012, perdraient ainsi 41% de leur soutien public en une décennie.

«L’impact de cette mesure serait dévastateur pour la science américaine», avertit Alan Leshner. Voire au-delà. Selon le rapport de l’ITIF publié le 20 septembre, «le PIB américain baisserait de 203 à 860 milliards en neuf ans; l’économie souffrirait d’ici à 2013 d’une perte annuelle de 200 000 places de travail [liés à la R&D]. Et d’ici à 2021, les publications scientifiques américaines déclineraient de 8%, celui des brevets de 3%». Trois secteurs qui sont déjà chahutés aux Etats-Unis.

Après les attentats du 11 septembre 2001, la politique d’immigration américaine très restrictive avait empêché de nombreux cerveaux étrangers d’obtenir un visa. «Cette situation s’est résorbée», assure le rapport S&EI. «Pas complètement», objecte Konrad Steffen, glaciologue zurichois qui a dirigé durant une décennie le CIRES à Boulder (Colorado), l’un des plus importants centres de recherche en sciences de l’environnement. Et d’illustrer: «L’un de mes étudiants, suisse, et excellent, voulait poursuivre ses recherches aux Etats-Unis, où deux instituts le courtisaient. Il n’a pas obtenu de visa, sans même en connaître les raisons. J’ai l’impression qu’un sentiment d’exclusion lié à ces questions d’immigration décourage encore certains collègues de planifier leur carrière là-bas.» Tout en admettant le problème des visas, Alan Leshner juge, lui, que «les Etats-Unis restent une destination phare pour les jeunes scientifiques étrangers».

Le sont-ils aussi pour les écoliers américains? «Oui, répond la sociologue Alexandra Killewald, dans une interview à la revue Scientific American . L’image d’un tuyau percé pour décrire notre système d’éducation est erronée.» Pour preuve, selon elle, le taux d’universitaires qui obtiennent leur diplôme en sciences est plus grand que celui des étudiants du secondaire (high school) espérant en obtenir un. Les sciences resteraient ainsi attractives au point de modifier des cursus universitaires.

«En fait, décrit-elle, plus qu’un goût ou dégoût pour la science, le problème concerne l’accès à l’éducation universitaire en fonction de facteurs économiques ou culturels. Ces contraintes refroidissent les envies d’étudiants latinos ou afro-américains de viser des études scientifiques», quand bien même ils y seraient très brillants. «Les meilleurs enfants auront toujours une bonne éducation», rétorque Alan Leshner, se référant au système de bourse en place aux Etats-Unis. «Le vrai problème, c’est que, depuis trente ans, la majorité des écoliers sont mal formés en sciences; le niveau dans les écoles primaires est assez médiocre.» Une faille repérée par l’administration Obama, qui a lancé un programme doté de 100 millions de dollars pour soutenir les instituteurs les plus imaginatifs dans l’enseignement des sciences. Et lors de l’actuelle campagne présidentielle, le candidat démocrate a aussi promis de former 100 000 nouveaux maîtres de sciences d’ici dix ans.

Le directeur de l’AAAS cible par contre une autre échine dans le pied du système américain: «Les jeunes chercheurs doivent attendre trop longtemps, en moyenne jusqu’à 42 ans, pour obtenir leur première bourse. C’est doublement terrible: d’une part, cela décourage ces jeunes de se lancer, d’autre part, ceux qui décrochent alors une bourse ne sont plus dans leurs années les plus créatives – entre 20 et 30 ans.»

Salaires stagnants, temps énorme voué à la quête de fonds, débouchés restreints: autant de facteurs qui poussent les chercheurs étrangers – aux Etats-Unis, un gros tiers des récipiendaires de titre universitaire n’est pas américain – à (re) gagner l’Europe ou l’Asie. En Chine, leur nombre croît de 12% par an. «En poursuivant cette politique, les Etats-Unis peineront à continuer d’attirer les meilleurs cerveaux», estime Anne Glover.

Ce croquis démographique se traduit dans le panorama des publications. Les Etats-Unis ont longtemps occupé le haut du pavé. Aujourd’hui, alors que ce pays et l’UE hébergent chacun environ 20% du total des chercheurs, le premier fait valoir 24% des articles de recherche, contre 30% provenant du Vieux Continent, selon des chiffres de l’éditeur Elsevier. Et en une décennie, le pourcentage d’articles d’origine asiatique a grimpé de 14 à 24%. «Plus que la quantité, il s’agit d’évaluer la qualité des recherches publiées, souvent encore meilleures en Occident», tempère Alan Leshner.

Pour moult observateurs, l’essor de l’Europe et de l’Asie scientifiques est aussi lié à leur capacité d’établir des collaborations internationales. Anne Glover: «Si nous parvenons à augmenter le budget R&D de l’UE de 55 à 80 milliards pour notre programme Horizon2020, c’est justement pour suivre cette philosophie: travailler avec les meilleurs. Il n’y a pas d’initiative similaire aux Etats-Unis.» Dans une analyse parue dans la revue Nature, Jonathan Adams, spécialiste de l’évaluation de la recherche chez Thomson Reuters, argue, lui, que les Etats-Unis s’ouvrent de plus en plus aux collaborations, mais que ce n’est pas suffisant: «Les puissances scientifiques occidentales devraient arrêter d’attendre que les cerveaux viennent chez eux, mais aussi envoyer des chercheurs en Asie ou en Inde, pour expérimenter diverses approches: être prêts à apprendre, pas seulement montrer…»

Autre indicateur à donner le pouls d’un pays: sa capacité à innover. Le dernier rapport de l’OCDE sur les Etats-Unis continue à les considérer comme «très en pointe, même si des fissures apparaissent». Deux experts de l’ITIF se montrent plus critiques dans leur plaidoyer paru en septembre: «L’Amérique manque d’une politique robuste de l’innovation.» «Si la mort de Steve Jobs en 2011 a soulevé tant d’émotion, c’est que dans la morosité ambiante, les Américains n’ont pu s’empêcher de se demander si ce héros américain n’était pas le dernier d’une magnifique lignée d’inventeurs», concluait un récent article du Monde .

«Ce n’est pas mon observation, coupe Alan Leshner. Il y a encore plein de gens fourmillant d’idées. Mais l’innovation naît dans la recherche fondamentale. Amoindrir cette source, c’est atrophier les nombreuses ramifications de l’innovation dans l’économie, le système de santé, la vie quotidienne des gens. La science est centrale dans tous les domaines. Pour rester compétitif, un pays doit veiller à en prendre soin. Sinon, oui, le déclin est assuré.»

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