En utilisant des horloges atomiques, des physiciens de l’Université de Zurich affirment pouvoir prédire en quelques heures les futures éruptions.
La science a parfois cela de merveilleux qu’en mêlant deux domaines de recherches disparates naissent des idées insoupçonnées. Des physiciens de l’Université de Zurich ont trouvé un moyen d’exploiter l’un des objets qui caractérisent le mieux la Suisse – des horloges, atomiques en l’occurrence – pour surveiller ce que notre pays n’héberge pas: des volcans. Selon eux, il est possible d’utiliser ces instruments de très haute précision pour prédire leurs éruptions.
Par quelle astuce? En recourant aux travaux de l’inévitable Einstein sur la relativité générale (dont on fête justement cette année le centenaire de la postulation). Selon cette théorie, des horloges atomiques, dont le fonctionnement se base sur la «vibration» ultra-précise et régulière d’un atome excité, battent la mesure d’autant moins vite qu’elles sont proches d’une entité très massive. Ainsi, une chambre de magma d’abord vide et lovée sous le cône d’un volcan, qui se remplirait petit à petit de roche en fusion, ferait ralentir une horloge atomique placée sur le site. En comparant son tic-tac avec celui d’une horloge de référence, située loin, à un endroit où l’on sait que la croûte terrestre est totalement inerte et stable, l’on verra alors venir le prochain jaillissement de magma.
La méthode aurait l’avantage de surclasser celle utilisée aujourd’hui, qui tire profit du mouvement terrestre de balises GPS, mais dont les données doivent souvent être lues sur une durée de plusieurs mois, voire années, avant de tirer des conclusions; ici, l’alarme pourrait être tirée en quelques heures, avancent les chercheurs.
D’après eux, placer en réseau une myriade d’horloges atomiques permettrait de mener une étude volcanologique de la Terre entière. Mais aussi d’abord de mieux étudier l’explosion de certains supervolcans que l’on sait pouvoir causer un jour d’immenses dégâts, comme celui de Yellowstone. Avec l’avantage peut-être, comme devant le fameux et prévisible geyser que ce parc américain héberge, de savoir exactement quand préparer l’appareil photo…