L’équipe de Solar Impulse a profité sans base légale depuis 2007 du soutien de la Confédération. Un état de fait qui devrait changer sous peu: trois départements sont en discussion pour, via Présence Suisse, conclure un accord afin d’utiliser l’image de Solar Impulse pour promouvoir celle de la Suisse à l’étranger
L’équipe de Solar Impulse a profité sans base légale depuis 2007 du soutien de la Confédération. Un état de fait qui devrait changer sous peu.
Pour construire son avion solaire, Bertrand Piccard et ses collègues ont pu occuper un hangar de l’aérodrome militaire de Dübendorf. «Un accord oral avait été conclu avec le conseiller fédéral Moritz Leuenberger [ndlr: alors en charge du Département fédéral des transports et de l’énergie DETEC], confiait Bertrand Piccard au Temps le 10 février 2012: en échange du loyer gratuit, la Confédération utilisait Solar Impulse pour promouvoir la Suisse.»
Or cette halle et les terrains de la place aérienne sont gérés par le Département de la défense (DDPS), qui souhaite aujourd’hui clarifier la situation. Selon l’ATS, les loyers non payés correspondent à 1 million de francs. De plus, le DDPS aurait procédé à des modifications du hangar pour 700 000 francs. Enfin, Solar Impulse occupe aussi depuis 2009 à Payerne les locaux du Bureau d’enquête sur les accidents d’avions.
«En février 2011, le DDPS a soumis à Bertrand Piccard un contrat de bail pour le hangar de Dübendorf, dit sa porte-parole Sonja Margelist. Ce document ne nous a pas été retourné signé jusqu’ici.» La situation est toujours restée sans base légale, a une nouvelle fois admis mardi Armin Vuillemin, vice-directeur du Contrôle fédéral des finances, confirmant une annonce de la radio alémanique SRF. En octobre 2011, l’aérostier, injoignable mardi, avait déjà indiqué à la SonntagsZeitung ne pas pouvoir débourser les centaines de milliers de francs en question.
Trois départements
«La balle est dans le camp du Conseil fédéral, qui doit évaluer le soutien, passé puis futur, à accorder au projet», dit Sonja Margelist.
Le dossier est aussi préparé sous l’égide du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). «Nous discutons avec les deux autres départements impliqués afin, via Présence Suisse, de trouver d’ici les prochains mois une solution entre la Confédération et Solar Impulse», résume son porte-parole, Jean-Marc Crevoisier, qui ne veut en dire plus. Comme le rappelait Bertrand Piccard en février et comme le confirment diverses sources, l’idée directrice reste de mettre dans la balance l’utilisation gratuite par Solar Impulse du hangar de Dübendorf contre la visibilité de l’avion, utile à la Confédération pour valoriser l’image de la Suisse à l’étranger.