COMMENTAIRE. D’aucuns se demandent si le projet, imaginé il y a 30 ans, n’est pas obsolète aujourd’hui. La réponse est double.
Oui, il peut sembler l’être, car toutes les technologies de fusion impliquées sont assez bien connues, pour avoir été étudiées sur des machines plus petites, comme celle de l’EPFL.
Mais non, car ces technologies, on ne les a jamais mises ensemble dans un réacteur de cette taille et de cette complexité,
justement pour montrer que c’est possible de produire de l’énergie en continu. Et cela prend du temps.
Cela dit, c’est vrai que depuis 30 ans, la recherche sur la fusion a beaucoup évolué. Au point qu’il y a maintenant un fourmillement d’autres projets, notamment de start-ups, surtout aux Etats-Unis, qui prétendent viser la fusion nucléaire avec des machines plus petites et moins chères.
On se trouve donc à moment similaire à ce qu’a connu l’informatique il y a un demi-siècle, avec tous ces projets d’ordinateurs qui sont nés dans des garages. Alors évidemment, il faut trier, parmi ces petits projets de fusion. Mais certains sont soutenus à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars par des investisseurs privés.
Il y a donc bien ces railleries qui disent que cela fait 30 ans, qu’on annonce la fusion pour dans 30 ans. Mais un physicien russe a aussi dit un jour que « la fusion sera prête quand la société en aura vraiment besoin !»
Alors, avec la crise climatique qui s’intensifie, avec un besoin accru de sources d’énergie propres, et surtout maintenant avec la pression que mettent sur ITER ces projets privés, il n’est pas exclu que ce temps de la fusion nucléaire arrive au milieu du siècle.