Baptême médiatique pour Marco Sieber et ses quatre collègues, début mai 2023, au Centre européen des astronautes (EAC) de Cologne, où le Bernois a commencé sa formation. Quarante-cinq ans après Claude Nicollier, il est le nouveau visage du spatial suisse!
Choisis parmi 22000 candidats, il cochait toutes les cases pour cette carrière… hors du commun, comme le souligne le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA): « Avec ses collègues, ils seront durant six mois dans la Station spatiale internationale. C’est donc très important de pouvoir compter et veiller les uns sur les autres, de fonctionner en équipe. Et c’est une qualité que tout le monde ne possède pas forcément de manière marquée. C’était pour moi un des critères cruciaux pour la sélection des astronautes, comme Marco. »
A Cologne, c’est le début d’un marathon de douze mois d’entrainement : cours techniques, leçons de russe, et surtout, exercices pratiques. Comme dans l’immense piscine de l’EAC, pour apprendre à travailler comme en apesanteur sur la Station spatiale internationale. A Cologne, dans la réplique exacte du module européen Columbus, les astronautes répètent les expériences scientifiques qu’ils mènent une fois dans l’espace. Une formation réglée comme du papier à musique, que Marco Sieber refuse pourtant de voir comme un moule: « Chacun et chacune a sa personnalité. Et il est nécessaire de la garder, parce qu’on ne veut pas être seulement des robots dans la Station spatiale, mais des humains. Et j’espère donc que je vais rester le même », dit-il.
Boire un verre
Pour son collègue de volée à l’ESA, le Belge Raphaël Liégeois, « Marco est très agréable à vivre. C’est toujours l’un des premiers à vouloir rire, à aller prendre un petit verre. Donc je me réjouis de passer les prochains mois avec lui. »
De ses nouvelles recrues, l’agence attend aussi qu’elles partagent leur expérience, comme l’explique Lionnel Ferra, responsable des nouvelles technologies à l’EAC: « Pour Marco par exemple, qui est médecin de formation, ce n’est pas impossible que si l’on a des projets médicaux, où l’on a besoin d’aide, par exemple sur le design d’une nouvelle expérience qu’on voudrait mettre autour de la Lune, on va peut-être lui demander s’il a envie d’aider au design de l’expérience. »
La Lune est une destination qui viendra dans un second temps pour cette nouvelle volée d’astronautes. Marco Sieber: « C’est clair, on rêve un peu de ça. Mais on ne sait jamais qui d’entre nous va aller sur la Lune, car c’est une décision un peu lointaine. Si c’est moi, ce serait super. Mais sinon, je me réjouirai aussi pour quiconque pour participer à ce projet. »
Une chose est sure : Marco Sieber ira dans l’espace d’ici 2030, à bord d’une fusée SpaceX. Et, comme Claude Nicollier, il fera rêver la Suisse entière.