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SESAME ouvre le Moyen-Orient à la lumière synchrotronique

2 mai 2013
dans Enquêtes
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Le projet d’accélérateur de synchrotron SESAME en Jordanie a trouvé les fonds pour être achevé début 2016. Il a été imaginé surtout comme vecteur de collaboration entre chercheurs de pays parfois en froid dans cette région tourmentée. Avec l’espoir d’ouvrir des portes aussi dans d’autres domaines. Présentation aujourd’hui à Genève lors de la conférence TEDxCERN.

Là où la diplomatie politique piétine, la science peut-elle ouvrir des brèches vers la paix? C’est l’espoir des concepteurs du synchrotron ­SESAME, un instrument en construction près d’Amman, en Jordanie, qui doit réunir les scientifiques des pays de cette région tourmentée, avec l’unique but de faire avancer la recherche, fondamentale ou appliquée. Cette initiative est présentée aujourd’hui lors d’une conférence TEDx au CERN*, le centre de recherche en physique des particules auquel participent des dizaines de nations – certaines étant même en froid – ayant servi de modèle.

Un synchrotron est un accélérateur de particules (ici des électrons) qui sert de «microscope» pour ausculter la matière. Grâce à de puissants aimants, ces électrons sont accélérés jusqu’à une vitesse proche de celle de la lumière sur un parcours circulaire; l’anneau de SESAME mesurera 133 m de circonférence et poussera ces corpuscules à une énergie de 2,5 GeV. Or, les électrons, lors de chaque coup d’accélérateur, émettent tangentiellement à leur trajectoire en boucle des rais de lumière synchrotronique. Ces rayons sont répartis en plusieurs longueurs d’onde (de l’infrarouge aux rayons X). Cette lumière peut être canalisée dans des lignes pour se voir dirigée sur des échantillons, afin d’en révéler l’agencement des molécules et leurs propriétés. Un tel instrument peut être utilisé dans de vastes domaines, de la science des matériaux à l’archéologie en passant par la chimie, la biologie ou la recherche pharmaceutique de molécules inédites. Il en existe une soixantaine dans le monde.

«Mais SESAME est inédit dans le sens qu’il est le premier installé au Moyen-Orient», se réjouit l’un de ses pères, Eliezer Rabinovici. Le physicien à l’Université hébraïque de Jérusalem rappelle la naissance de ce projet, que beaucoup considéraient à l’origine comme chimérique: «C’était en 1994, juste après les accords d’Oslo entre Israël et la Palestine. Avec feu Sergio Fubini, un collègue italien du CERN, et d’autres, nous avons lancé l’idée. Personne n’y a cru. Nous avons réuni des personnes de bonne volonté de Jordanie, du Maroc, d’Egypte et de Palestine.» Et de décrire ensuite le premier symposium sur le projet, en 1995, tenu sous des tentes de bédouins dans le désert du Sinaï. «Nous avons même survécu à un séisme de degré 7 sur l’échelle de Richter. Une centaine de scientifiques y ont participé, dont des Prix Nobel. Nous avons réfléchi aux moyens d’utiliser la science comme vecteur de collaboration.»

Jusque-là calme, la région s’est alors à nouveau enflammée. «Plutôt que d’espérer que le projet se concrétise au niveau étatique entre les nations impliquées, nous avons alors pris le parti de le construire de manière «bottom-up», soit entre scientifiques d’abord, de manière à générer de la confiance, poursuit Eliezer Rabinovici. Mais ceci avec deux mots d’ordre: le projet doit bénéficier à tous, et aucune concession n’est faite sur la qualité et l’ambition scientifique.» Une ligne directrice plus simple à écrire qu’à tenir, tant les difficultés politiques, logistiques ou financières étaient légion.

Au même moment, l’Allemagne démantèle son synchrotron BESSY I, à Berlin. Le gouvernement allemand accepte de le céder à SESAME. Eliezer Rabinovici raconte alors avoir proposé de suivre un plan pragmatique: «Nous ne voulions en principe pas d’une machine «au rabais». Pour unir les nations impliquées, qu’avaient rejointes l’Iran et le Pakistan, nous avons décidé d’accepter, mais aussi de créer un conseil scientifique, et surtout de développer ensuite un nouvel instrument de pointe.» Le projet a été formellement lancé en 1999 – ses fondateurs sont le Bahreïn, Chypre, l’Egypte, l’Iran, Israël, la Jordanie, le Pakistan, la Palestine et la Turquie –, puis placé sous l’égide de l’Unesco en 2002, et le bâtiment construit en 2003.

Longtemps, le budget total, estimé à 110 millions de dollars, a contenu de gros trous, surtout pour construire le nouvel accélérateur souhaité, devisé à quelque 40 millions. Mais le ciel s’est éclairci l’an dernier. L’Iran, Israël, la Jordanie et la Turquie ont alloué chacun 5 millions. «Et le CERN, qui nous aide à différents niveaux, a convaincu l’UE de verser 5 millions d’euros, se réjouit Eliezer Rabinovici. D’autres pays, la France, l’Angleterre ou l’Italie, ont accordé un soutien. Et nous sommes la semaine prochaine à Washington pour tenter d’en glaner d’autres… Avec deux tiers du budget assuré, plus rien ne peut donc nous empêcher de construire ce nouveau synchrotron!» L’engin BESSY I, lui, continuera à être utilisé, mais comme «rampe de lancement» pour les électrons, qui seront ensuite accélérés dans la nouvelle structure. Avec d’abord quatre lignes de lumière, SESAME devrait être prêt début 2016.

Selon le physicien israélien, le projet repose désormais sur trois piliers forts. «Sa robustesse d’abord: pensez à tous les vents contraires que nous avons dû affronter!» «Les scientifiques ont travaillé dur, faisant fi des barrières politiques», relevait récemment à la BBC Chris Llewellyn Smith, ancien directeur du CERN et maintenant président du Conseil de SESAME. Parmi les événements difficiles, par exemple, l’assassinat en 2010 du délégué de l’Iran au Conseil de SESAME, qui aurait aussi participé au programme nucléaire iranien; l’auteur du crime aurait confessé avoir agi pour le compte du Mossad, les services secrets israéliens.

«Ensuite, la qualité scientifique est au rendez-vous, même si nous n’aurons pas l’une des meilleures machines au monde», reprend Eliezer Rabinovici. «Il s’agit d’une installation très performante, relativement compacte, qui permettra des résultats de premier ordre», dit Joël Mesot, directeur du Paul Scherrer Institut (PSI), à Villigen, qui abrite aussi un synchrotron. Pour la biophysicienne turque Zehra Sayers, coprésidente du comité du Conseil scientifique de SESAME, «cet instrument servira à répondre à un besoin dans la région. Une demande que je ne pensais pas si forte au début. Mais une jeune génération de scientifiques s’est formée à l’utilisation de ces outils», notamment en Suisse, au PSI et au CERN. «Mieux, nous montrons que les chercheurs du Moyen-Orient peuvent construire eux-mêmes, chez eux, de telles infrastructures», dit Eliezer Rabinovici.

«D’ailleurs – troisième pilier –, nous pouvons nous targuer de vastes collaborations dans le monde, conclut-t-il. Et d’une assise sérieuse; plusieurs pays ont un statut d’observateur à SESAME.» Dont la Suisse, depuis 2010. Son représentant, Bruno Moor, du Secrétariat d’Etat à la formation, recherche et innovation, explique que «le Conseil fédéral soutient ce projet scientifique, qui poursuit un but noble de collaboration dans une région à conflits»; 90 000 francs ont été attribués à ­SESAME, via l’implication du PSI.

Selon Joël Mesot, «il est fascinant de constater que des scientifiques de pays ayant peu ou pas de contacts directs travaillent ensemble de manière constructive. SESAME est certainement un «incubateur» de paix, au même titre que le fut le CERN après la guerre». Chris Llewellyn Smith abonde: «La science est un langage commun. Peut-être pourra-t-on ainsi construire des «ponts de confiance [entre les pays impliqués], qui vont ensuite nous aider dans d’autres domaines.»

* Conférence TEDxCERN, 3 mai 2013, de 13h45 à 20h, retransmise en direct sur http://tedxcern.ch

«Plus rien ne peutnous empêcherde construire ce nouveau synchrotron!»

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