.Olivier Dessibourg
mercredi 18 juin | 2025
Contact
  • Accueil
  • Journalisme
    • Sujets TV
    • Enquêtes
    • Editoriaux & Analyses
    • Interviews & Portraits
    • Reportages Monde
    • Reportages Suisse
  • Modération
  • Projets
  • Vulgarisation
  • Enseignement
  • Conférences
  • Presse
  • A propos
Pas de résultat
Voir tous les résultats
.Olivier Dessibourg
  • Accueil
  • Journalisme
    • Sujets TV
    • Enquêtes
    • Editoriaux & Analyses
    • Interviews & Portraits
    • Reportages Monde
    • Reportages Suisse
  • Modération
  • Projets
  • Vulgarisation
  • Enseignement
  • Conférences
  • Presse
  • A propos
Pas de résultat
Voir tous les résultats
.Olivier Dessibourg
Pas de résultat
Voir tous les résultats
Home Enquêtes

Vers le haut et vers le bois

11 novembre 2017
dans Enquêtes
Vers le haut et vers le bois
Share on FacebookShare on Twitter

Le Temps - Media - Publishers

Partout dans le monde bourgeonnent des projets de gratte-ciel en bois. Des tours qui servent avant tout d’emblème à un renouveau: l’utilisation de ce matériau durable, écologique et avantageusement économique dans la construction.

Vers le haut et vers le bois. C’est l’une des tendances dans le bâti. Plusieurs villes affichent des projets de buildings construits en grande partie… de poutres. Dix-sept étages pour 57 m de haut à la tour Hyperion de Bordeaux, 19 niveaux et 76 m à Skelleftea (Suède) pour un hôtel-musée, 8 m de plus à Vienne, pour cet édifice multifonctions nommé HoHo (appartements, restaurant, bureaux, centre de bien-être). Et même 315 m pour 80 étages offrant 93 000 m² dans ce projet londonien de gratte-ciel baptisé Oakwood Timber Tower. De quoi donner un vertige aux senteurs de résine.

«Le bois est reconsidéré pour des édifices de plus en plus élevés, assure Patrick Molinié, qui a organisé mi-septembre le congrès Woodrise, consacré aux immeubles en bois. Une première!» «L’utilisation de ce matériau est en constante croissance», confirme Martin Riediker, directeur du Programme national de recherche PNR66 «Ressource bois», qui a présenté ses résultats le 7 novembre dernier. A travers le monde, 29 tours de 50 m au moins devraient être érigées d’ici à 2020, selon l’ONG Council on Tall Buildings and Urban Habitat, spécialisée dans le design urbain durable. Pourquoi ce / SCIENCES regain d’intérêt? Le bois n’a-t-il pas constitué de tout temps une solution prisée dans l’immobilier, en témoignent les maisons à colombages du Moyen Age, ou nombre de bâtiments en Amérique du Nord aujourd’hui encore?

Immense potentiel

«Il y a plusieurs raisons, dit Patrick Molinié. La première est écologique. A une époque où le réchauffement climatique marque les esprits, l’utilisation de cette ressource renouvelable fait sens.» D’autant qu’elle aide à résoudre le problème: un mètre cube de bois stocke 460 kg de carbone, tandis que la production du même volume de béton en génère l’émission de 471 kg, sous forme de gaz à effet de serre. «Comme dans l’essor des aliments bio, l’aspect de durabilité est porteur: fait de bois, un immeuble est facilement recyclable en fin de vie», ajoute Yves Weinand directeur du laboratoire IBOIS de l’EPFL.

La seconde raison est liée à la démographie galopante de la planète: «Les rénovations et agrandissements constitueront bientôt 80% des travaux sur les bâtiments, dit cet ingénieur-architecte. Il existe un gigantesque potentiel d’expansion constructible en hauteur. Le bois peut jouer un grand rôle.» Et d’estimer toutefois que les gratte-ciel font office davantage de vitrine pour ce nouvel élan dans le bâti. «A partir de 60 m, il y a forcément du béton ou de l’acier quelque part dans la structure, tant apparaissent sinon des difficultés d’assemblage entre planchers et éléments porteurs verticaux. L’image donnée perd donc un peu de sa pureté», explique celui qui voit en revanche un immense potentiel dans l’avènement d’immeubles de 5 à 10 étages.

Selon Martin Riediker aussi, «au lieu de trop vite glorifier les gratte-ciel, il faut avancer étape par étape et asseoir le savoir-faire.» «On est d’accord, admet Patrick Molinié. D’autant que de nombreuses villes ne veulent plus d’immeubles supérieurs à 50 m. Mais c’est comme avec la Formule 1: ces bolides servent de plateforme pour développer des technologies, dont certaines seulement seront appliquées dans la voiture de masse.» Or la recherche, justement, fait feu de tout bois.

Solide comme du béton

Le lamellé-croisé (CLT) en est l’emblème. L’invention de cette technique, qui consiste à coller l’une sur l’autre en les croisant des lamelles de bois pour créer des panneaux, date de 1946. Les récentes avancées ont été cruciales: «On acquiert aujourd’hui une solidité identique à celle de murs porteurs en béton», dit au Monde Guillaume Poitrinal, président de la société française spécialisée Woodeum. Les colles utilisées, elles, n’ont que peu évolué, «mais c’est leur protocole d’utilisation qui a été amélioré, ajoute Yves Weinand. Car si une vis doit entrer dans un trou à un endroit précis, on peut appliquer des colles de diverses manières.»

Le recours au CLT possède un autre avantage énorme: le gain de temps. «Aujourd’hui, l’agenda consiste à réaliser d’abord le gros œuvre avec une ossature de béton ou d’acier, puis à faire intervenir les autres corps de métier, détaille Yves Weinand. Avec le bois, tout peut se monter en une seule phase, en kit. De quoi réduire la durée de réalisation par deux.» Mieux: l’assemblage de structures en bois à l’aide de robot permet d’optimiser ce processus; c’est ce à quoi travaille un groupe du PNR66. Mieux encore: la simulation numérique sur ordinateur avant réalisation s’avère d’une grande aide. «Le secteur de l’industrie du bois est morcelé, si bien que remplacer, sur le chantier, un panneau de CLT par celui d’une autre société peut impliquer de changer tous les plans, dit le directeur d’IBOIS. Passer d’abord par une maquette numérique pour adapter les paramètres permet de contourner cet écueil.» C’est ainsi qu’a été construit le nouveau pavillon en bois du Théâtre de Vidy, qui ressemble à un soufflet d’accordéon, avec son enceinte plissée.

L’effet « Trois petits cochons »

Dans le cadre du PNR66, d’autres avancées ont été effectuées. A l’EPF de Zurich, Ingo Burgert a injecté un polymère dans les fibres du bois afin de le rendre plus étanche et stable, donc moins susceptible de se dégrader sous les effets de l’eau; ses collaborateurs ont fondé la start-up Swiss Wood Solution pour commercialiser cette innovation. Dans le cas d’un pont, les équipes du Bureau d’études Weinand ont simplement recouvert les poutres porteuses par des plaques de mélèze: «L’effet est très protecteur, et cette essence ne demande aucun entretien, explique Yves Weinand. Même si l’aspect prend un ton grisâtre. Mais il faut accepter cela.»

Malgré ces progrès, le bois souffre encore d’une perception de fiabilité moyenne auprès du public. «L’imaginaire collectif fait encore bien de la place à la maison des Trois petits cochons [qui s’écroule sous le souffle du loup]», reprend Patrick Molinié. Or un autre team du PNR66, sous la direction de René Steiger (EMPA Dübendorf), Katrin Beyer (EPFL) et Andrea Bernasconi (HEIGVD), a modélisé des structures porteuses en bois de plusieurs étages et analysé leur résistance à des simulations d’événements naturels, comme des oscillations similaires à un tremblement de terre.

Et quid de la menace du feu? «Contrairement aux idées reçues, le bois, qui se consume lentement lorsqu’il est massif, peut résister aussi longtemps que l’acier ou le béton, qui ne brûle pas mais conduit bien la chaleur et peut s’effondrer à hautes températures», décrit Martin Riediker. «Dans les images de synthèse d’immeubles, on voit souvent le bois sur les façades, où il flambe le mieux. Il s’agit plutôt de le mettre dans les structures intérieures», remarque Yves Weinand. Toutes ces reconsidérations ont permis une révision des normes en Suisse, qui autorisent désormais la construction d’immeubles en bois de plus de cinq étages.

Assureurs frileux

Autre aspect parfois critiqué: la faible isolation phonique du bois. Une solution consiste à glisser de fines couches de béton entre les plaques de CLT. Une dalle mixte bois-béton a aussi été développée dans le cadre du PNR66 pour servir, cette fois, de sol. Composée de panneaux de contreplaqué de hêtre épais de 40 à 60 mm et d’une couche de béton de 120 mm, elle montre une portance fiable. Au point d’avoir été installée pour la première fois à la «House of natural resources», un bâtiment de l’EPFZ.

«Enfin, les assurances sont encore frileuses devant ce renouveau du bois dans le bâti, observe Yves Weinand. Et le secteur, qui ne représente qu’un dixième, en volume, de celui du ciment, reste à structurer. Mais les géants de la construction commencent à racheter les industries du bois, car les clients en demandent.» «Il y a une vraie prise de conscience, assure Patrick Molinié, l’industrie prend le pas, même si cela nécessitera encore du temps. Or, rappelez-vous, il y a 20 ans, le bois était si ringard…»

Yves Weinand voit même plus loin: «Nous faisons beaucoup de recherches sur les assemblages bois-bois. Autrement dit des systèmes d’éléments clipsés entre eux, sans attache métallique.» Comme à Vidy, à nouveau. «Mais outre cet objet de démonstration, il faut maintenant vraiment convaincre les architectes et surtout les entrepreneurs d’oser appliquer cette technologie, sur un grand chantier par exemple.» L’appel est fait.

Tags: architecturebois

Voir aussi Posts

L’architecture, un levier pour faire des stations antarctiques des «ambassades sur glace»

L’architecture, un levier pour faire des stations antarctiques des «ambassades sur glace»

17 janvier 2020

Le 15 janvier 2020 a été inaugurée en Antarctique la nouvelle base brésilienne, qui ressemble davantage à un hôtel chic...

Un édifice pour tester l’habitat du futur

Un édifice pour tester l’habitat du futur

9 juillet 2016

Comment rendre les bâtiments plus économes en énergie, agréables, modulables, personnalisés? L’édifice NEST, installé à l’EMPA à Dübendorf, doit répondre...

L’architecture à la conquête des océans, pour y bâtir les villes du futur

L’architecture à la conquête des océans, pour y bâtir les villes du futur

26 août 2015

Mers et océans offrent des espaces inouïs pour l’extension urbaine, à l’heure où la montée des eaux due au réchauffement...

Prochain article
La vie sauvage, entre survivalisme et volupté

La vie sauvage, entre survivalisme et volupté

Mystères et bulles de science

Mystères et bulles de science

Swiss Biobanking Conference 2018

Swiss Biobanking Conference 2018

Santé Personnalisée: série de 6 ouvrages

Santé Personnalisée: série de 6 ouvrages

Un œil suisse rivé sur les autres mondes

  • Sujets TV
  • Enquêtes
  • Editoriaux & Analyses
  • Interviews & Portraits
  • Reportages Monde
  • Reportages Suisse

DERNIERS ARTICLES

L’administration de Donald Trump pèse aussi sur la surveillance mondiale des pandémies

L’administration de Donald Trump pèse aussi sur la surveillance mondiale des pandémies

1 mars 2025
La « parade » des 7 planètes vue depuis la Terre, un phénomène très rare

La « parade » des 7 planètes vue depuis la Terre, un phénomène très rare

28 février 2025
L’IA fait irruption en cardiologie, et redéfinit le rôle des médecins

L’IA fait irruption en cardiologie, et redéfinit le rôle des médecins

14 février 2025
Des égyptologues genevois découvrent la stupéfiante tombe du médecin d’un pharaon

Des égyptologues genevois découvrent la stupéfiante tombe du médecin d’un pharaon

4 février 2025
Un iceberg géant menace la faune de la Géorgie du Sud

Un iceberg géant menace la faune de la Géorgie du Sud

25 janvier 2025

CHOIX DE L'ÉDITEUR

L’administration de Donald Trump pèse aussi sur la surveillance mondiale des pandémies

1 mars 2025

La « parade » des 7 planètes vue depuis la Terre, un phénomène très rare

28 février 2025

L’IA fait irruption en cardiologie, et redéfinit le rôle des médecins

14 février 2025

Des égyptologues genevois découvrent la stupéfiante tombe du médecin d’un pharaon

4 février 2025

Un iceberg géant menace la faune de la Géorgie du Sud

25 janvier 2025

Konrad Steffen, l’ « homme des glaces », au coeur d’un documentaire sur la fonte du Groenland

24 janvier 2025
  • Accueil
  • Journalisme
  • Modération
  • Projets
  • Vulgarisation
  • Enseignement
  • Conférences
  • Presse
  • A propos
Olivier Dessibourg
Science journalist & editor

© 2023 .olivier dessibourg

Pas de résultat
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • Journalisme
    • Sujets TV
    • Enquêtes
    • Editoriaux & Analyses
    • Interviews & Portraits
    • Reportages Monde
    • Reportages Suisse
  • Modération
  • Projets
  • Vulgarisation
  • Enseignement
  • Conférences
  • Presse
  • A propos

© 2023 .olivier dessibourg

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Add New Playlist