L’exoplanète GJ1214b, située à 42 années-lumière de la Terre, a une masse 6,6 fois plus importante que la Terre. Selon les modèles théoriques, elle serait composée d’un coeur de glace, recouvert d’un océan très profond et d’une atmosphère épaisse de 200 km. Pas question toutefois d’y trouver la vie, car sa température de surface se situe entre 120 et 280°C
Elle est petite, mais contiendrait beaucoup d’eau et, pour la première fois, une atmosphère! Baptisée GJ1214b, cette planète tournant autour d’une autre étoile que notre Soleil, ne peut soutenir la vie. Mais sa découverte par une équipe internationale d’astronomes, comprenant Stéphane Udry et Michel Mayor, de l’Observatoire de Genève, constitue une avancée; elle est publiée aujourd’hui dans Nature.
Située à 42 années-lumière de la Terre, cette exoplanète a un rayon égal à 2,7 fois celui de notre planète et une masse 6,6 fois plus importante. Sa taille et sa composition (glace, eau, silicium, fer) la classent entre la Terre et les géantes de glace Uranus et Neptune, explique David Charbonneau de l’Université de Harvard, principal auteur. Pour la trouver, les scientifiques ont utilisé huit télescopes au Chili afin de mesurer la variation de luminosité de 2000 petites étoiles (naines rouges). Car si leur lumière baisse temporairement d’au moins 1%, cela trahit le passage devant elles d’une planète. C’est ainsi qu’a été repérée GJ1214b.
120 à 280°C en surface
C’est «extraordinaire» d’avoir découvert une si petite exoplanète, relève Geoffrey Marcy, expert à l’Université de Californie dans un commentaire aussi publié dans Nature. Et de rappeler que la seule autre «super-Terre» du genre connue parmi les 412 exoplanètes répertoriées à ce jour est Corot-7b (1,7 fois le rayon terrestre), découverte par l’équipe genevoise (LT du 16.09.2009). Alors que cette dernière, avec une densité voisine de celle de la Terre (5,5 g/cm3) est probablement une planète rocheuse, GJ1214b est moins dense (1,9 g/cm3), et pourrait être composée d’eau à plus de 50%, avec une atmosphère d’hydrogène et d’hélium épaisse de 200 km, à cause de la température de 120 à 280°C à sa surface, soit beaucoup moins que les 1700°C sur Corot-7b. «Avec ce deuxième trophée, nous sommes en train de paver la voie vers l’établissement d’un catalogue d’exoplanètes ayant une densité similaire à la Terre», se réjouit Stéphane Udry.