La société, active dans le domaine de l’analyse détaillée des génomes humains séquencés, a inauguré de nouveaux locaux à Saint-Sulpice. Employant actuellement 40 personnes, elle espère faire passer ce chiffre à 60 d’ici à fin 2015
D’abord l’Europe, puis les Etats-Unis. La société Sophia Genetics, créée en 2011, et que le conseiller d’Etat vaudois Philippe Leuba qualifie de «fleuron européen de la médecine personnalisée axée sur les données médicales» – un domaine en plein boom – ne manque pas d’ambition. Mercredi, elle inaugurait ses nouveaux locaux à Saint-Sulpice.
«Avec les technologies de séquençage à haut débit du génome humain, le problème n’est plus de générer des données, mais de traiter ces informations souvent complexes», a dit Jurgi Camblong, cofondateur et directeur de l’entreprise. Son équipe a mis au point des algorithmes qui analysent ces données de manière standardisée afin de détecter avec précision des mutations caractéristiques pour douze maladies génétiques.
L’entreprise a signé des contrats de service avec 37 centres médicaux et hôpitaux dans dix pays, dont en Suisse ceux de Genève (HUG) ou de Berne, mais pas le CHUV, a priori un partenaire idéal avec sa biobanque de génomes non encore étudiés: «Nous sommes impressionnés par ce que fait Sophia Genetics, et ouverts à une collaboration», dit Darcy Christen, porte-parole du CHUV.
Sophia Genetics ambitionne de collaborer avec 100 institutions d’ici à fin 2015, ceci surtout en Europe. Et Jurgi Camblong d’ajouter: «J’espère compter de futurs clients en Suisse et pas uniquement à l’étranger, sans quoi nos investisseurs pourraient nous demander de délocaliser notre siège», installé à l’origine au Parc scientifique de l’EPFL «à cause des bonnes conditions-cadres [proposées par le canton], et de la visibilité et de la vision de la haute école».
Sophia Genetics a levé 12,3 millions de francs à l’été 2014, notamment auprès du fonds de Swisscom, intéressé à expérimenter des infrastructures sécurisées pour transmettre ces données médicales privées, et cryptées. La société de Saint-Sulpice, qui emploie 40 personnes aujourd’hui, souhaite faire passer ce chiffre à 60, «même s’il manque des bioformaticiens qualifiés sur le marché suisse», précise Jurgi Camblong.