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Scientifiques américains en rébellion contre Donald Trump

22 février 2017
dans Enquêtes
Scientifiques américains en rébellion contre Donald Trump
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Le Temps - Media - Publishers

Aux Etats-Unis, les chercheurs, ébranlés autant qu’éberlués, organisent la parade aux décisions anti-science de Donald Trump après une première salve de réactions désordonnées

Amassés derrière la porte close d’un salon d’hôtel bondé, ils sont des dizaines à attendre l’installation d’une retransmission de fortune de cette session intitulée «Défendre l’intégrité scientifique sous l’ère Trump». A Boston, en fin de semaine dernière, l’immense Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) tenait son congrès annuel. Chercheurs, politiciens, industriels: quelque 10 000 participants s’y rendent chaque année.

Mais l’édition 2017 sera celle d’un constat inquiétant: la science américaine, la meilleure au monde, tremble sur son socle. Tant ceux qui la font – jusque dans les plus hautes sphères – se disent incrédules et ébranlés devant les premières décisions du nouveau président les concernant: disparition de toute allusion aux changements climatiques sur le site de la Maison-Blanche et menace d’un retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, nomination à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) de Scott Pruitt, climatosceptique et pourfendeur de cette même agence, gel du soutien fédéral à plusieurs programmes, déclarations fantasques sur la vaccination, interdiction aux employés des agences scientifiques fédérales de s’exprimer sans l’aval de l’équipe présidentielle (une mesure levée depuis, mais temporairement selon certains). Sans parler de la volonté d’interdire l’entrée sur le territoire américain des ressortissants de sept pays, une mesure aux effets collatéraux aussi sur le monde scientifique.

«Nous avons là une administration qui rejette non seulement la science, mais aussi ses fondements, soit l’idée que l’on base nos décisions sur des faits réels, pas sur ce que l’on voudrait que ceux-ci soient», résume Gretchen Goldman, directrice de recherche à l’Union of Concerned Scientists, ONG forte de 20 000 membres, fondée en 1969 par des chercheurs inquiets du mélange croissant entre science et militarisation. «Les assertions idéologiques ont tant noyé l’évidence scientifique dans les débats publics, privés et politiques que les gens s’interrogent sur la pratique même de la science», analyse Rush Holt, directeur de l’AAAS.

«Marche pour la science»

Gretchen Goldman, comme d’autres, se réjouit des réactions à chaud qui ont déjà eu lieu: création de comptes Twitter renégats dans les institutions officielles; missive signée par 350 organisations soulignant la sécurité indéniable des vaccins; volte-face des employés de l’EPA demandant au Sénat de ne pas confirmer Scott Pruitt (c’était pourtant chose faite le 17 février); ou, surtout, préparation d’une immense «Marche pour la science», le 22 avril à Washington, censée réunir des centaines de milliers de participants, et qu’a déjà précédée une petite «répétition générale» ce dimanche à Boston.

Ailleurs, on s’agite aussi, ici pour sauvegarder sur des serveurs informatiques les données climatiques que l’on craint de voir effacées par l’administration actuelle, là pour reprendre au pied levé une conférence sur le réchauffement et la santé, qui devait être organisée par l’agence fédérale CDC avant que celle-ci soit priée de la laisser tomber. Mais dans les couloirs de la conférence AAAS, tout le monde s’accorde à dire que ces initiatives, aussi diverses et stimulantes soientelles, ne suffiront peut-être pas. Car le problème serait plus profond.

«Il y a une disruption sociale dans ce pays: les pauvres, jadis minoritaires, sont en train de devenir la classe moyenne, explique William Bonvillian, directeur à Washington du bureau du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Or ces gens voient les universités comme des bastions d’élites, pas comme une inspiration. Ils voient le secteur technologique comme destructeur d’emplois, pas créateur.» Une méfiance à laquelle l’attitude de Donald Trump fait désormais écho. «Ce d’autant qu’il y a dans ces hautes écoles des scientifiques qui n’aiment pas communiquer», poursuit Kerri-Ann Jones, ancienne secrétaire d’Etat adjointe aux affaires scientifiques, océaniques et environnementales.

Dans une leçon plénière qui a fait se lever la salle, Naomi Oreskes, historienne des sciences à Harvard, a expliqué que «ce qui s’observe aujourd’hui est lié à une idée fortement ancrée dans la culture américaine, qui veut qu’un gouvernement est d’autant meilleur qu’il gouverne moins». Autrement dit, qu’il introduit moins de règles. «Il y a toujours, sous-jacente, cette peur que des limitations économiques vont induire une perte de liberté personnelle.» Selon elle, les décisions liées aux changements climatiques cristallisent justement cette crainte.

D’aucuns tentent de calmer le jeu, en disant que le président n’a pas encore nommé son conseiller scientifique. Ou qu’en période de transition, il n’est pas rare de voir un tel gel dans les communications. «Des politiques de supervision existent par ailleurs déjà maintenant, tempère aussi Robert Cook-Deegan, de l’Université d’Etat d’Arizona. Mais elles risquent fort d’êtres plus intenses. C’est sûr, la peur est là: personne n’a envie d’être épinglé dans un tweet [de Donald Trump]…»

Autre souci, soulevé par John Holdren, l’ancien conseiller scientifique de Barack Obama: «Cette situation menace le recrutement de talents scientifiques dans les agences gouvernementales, indispensables pour que notre pays avance.» D’autant que ces mêmes agences vont subir des coupes dans leur budget générées par les dépenses que le président a annoncé vouloir faire ailleurs, dans les infrastructures notamment. John Holdren suppute ainsi des réductions possibles dans la recherche sur les énergies renouvelables, les sciences fondamentales, le suivi des problèmes climatiques ou l’innovation dans les transports.

Fédérer la résistance

Le constat posé, ces experts se sont aussi mis à réfléchir à une «nécessaire stratégie commune de réaction, au lieu de tirer tous azimuts», explique John Holdren, en invitant d’abord à mieux s’informer sur les rouages politico-administratifs de la science. «Il s’agit avant tout, sans plus snober le public, de réexpliquer le rôle fondamental et utile que la science joue dans la vie quotidienne de chacun, ainsi que son fonctionnement», souligne Barbara Schaal, présidente de l’AAAS, qui admet que son institution doit mieux réunir toutes les voix concordantes. «Et faire connaître certains chiffres méconnus, comme le fait qu’il existe aujourd’hui quatre fois plus d’emplois dans le domaine des énergies renouvelables que dans celui du charbon», ajoute William Bonvillian, selon qui les universités américaines doivent réapprendre à se chercher de nouveaux alliés à tous les échelons politiques et administratifs.

C’est d’ailleurs ce message positif sur la science que nombre de responsables espèrent voir affiché lors de la Marche du 22 avril: «Le risque pour cet événement, dit John Holdren, est que, s’il est mal géré, il puisse conduire à montrer que les scientifiques se battent avant tout pour leurs budgets. Les discours et pancartes nous éclaireront le moment venu.»

Les scientifiques doivent davantage s’immiscer dans le débat public et communautaire, a aussi recommandé Naomi Oreskes, «et cela sans craindre, comme jusqu’ici, de perdre leur crédibilité, car cette raison n’est historiquement pas fondée». «Ce sera alors notre rôle à tous, scientifiques, de défendre ceux qui deviendraient des cibles politiques alors qu’ils ne sont pas dans le champ politique», ajoute Gretchen Goldman. Et Naomi Oreskes de plaider pour un pas supplémentaire: «Lorsque l’opposition de faits à des contre-vérités ne suffit plus, il faut communiquer sur les valeurs qui font notre société.» «Car si la science perd, nous perdons tous!» conclut la responsable de l’Union of Concerned Scientists.


Donald Trump veut démanteler de précieux acquis»

Gretchen Goldman, directrice de recherche à l’Union of Concerned Scientists (Olivier Dessibourg)

Gretchen Goldman est directrice de recherches à l’Union of Concerned Scientist, et a publié le 17 février dans «Science» une tribune critiquant la situation actuelle.

Le Temps: Face au tollé devant les premières décisions de Donald Trump envers la science, d’aucuns disent affirment que des directives garantissant l’intégrité scientifique des chercheurs dans les institutions étatiques existent depuis les mandats de Barack Obama. N’en faites-vous donc pas trop?
Gretchen Goldman: C’est vrai, de telles directives existent dans 24 agences fédérales. Elles permettent aux scientifiques de parler librement aux médias, ou de lire un document juste avant publication pour vérifier que son contenu n’a pas été distordu par l’administration. Mais rien n’assure que ces règles seront maintenues. Il serait impensable de perdre ces acquis!

– Comment s’en assurer?
– Il a déjà été démontré que cette administration pouvait être sensible aux pressions publiques. Par exemple lorsqu’elle a souhaité obtenir une liste de tous les chercheurs impliqués dans la recherche sur le réchauffement climatique. Ce qui a provoqué un tollé, au point que l’équipe de Donald Trump est revenue en arrière. En fait, il nous est possible de faire pression non seulement directement sur elle, mais aussi à d’autres niveaux, au Congrès, parmi les décideurs locaux.

– Quels dommages à long terme entrevoyez-vous sinon?
– L’attrait de la place scientifique américaine risque de souffrir. Mais surtout, l’histoire a montré que, au-delà des débats partisans, le fait de se baser sur la science a bien fonctionné lorsqu’il s’est agi de promulguer des lois sur la pollution (Clean Air Act), sur les atteintes à la biodiversité (Endangered Species Act) ou encore sur la sécurité des produits de consommation. C’est tout cela que Donald Trump veut démanteler. Qui plus est avec des principes absurdes, selon lesquels, par exemple, pour établir une nouvelle loi, il faut en supprimer deux vieilles… Comme si, afin de protéger les ouvriers, il fallait cesser de protéger les mineurs et les routiers.

– La situation donne l’impression que les scientifiques n’ont rien vu venir…
– C’est dur pour eux, qui croient aux faits et au pouvoir de ces derniers. Mais c’est vrai qu’il faut dépasser les faits pour convaincre les gens. On observe toutefois un mouvement vers le mieux avec la jeune génération, qui veut s’engager davantage, communiquer. Est-ce simplement l’apanage de la jeunesse? Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c’est que l’attitude de Donald Trump dynamise ce mouvement.

Tags: AAASclimatoscepticismeDonald Trumpscientifique

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