Elon Musk ne cesse de faire parler de lui ces derniers jours: après sa gestion controversée de Twitter, voilà que le milliardaire fonde une entreprise dédiée à… l’intelligence artificielle. Cela alors qu’il promouvait il y a peu un moratoire dans ce domaine. Et demain, sa fusée lunaire doit faire son premier décollage. Visionnaire versatile pour les uns, trublion égocentrique pour d’autres, une chose est sûre : plus rien de semble l’arrêter.
Elon Musk, l’homme de tous les paradoxes. Jusqu’à récemment, il disait craindre les systèmes d’intelligence artificielle, comme sur le canal TED en avril 2022: « Le danger serait qu’une intelligence artificielle générale s’éloigne des intentions collectives humaines et aille dans une direction qu’on n’apprécie pas ». En mars, il est même l’un des premiers à soutenir un moratoire sur ces recherches.
Mais voilà que le Financial Times révèle hier qu’Elon Musk planifie sa propre start-up en intelligence artificielle pour rivaliser avec OpenAI, l’entreprise qui a créé le robot conversationnel ChatGPT qui fait tant parler de lui. Un énième retournement de veste pour cet entrepreneur que rien ne semble arrêter, dans tout ce qu’il touche.
Sur Twitter notamment, racheté fin 2022: il y bloque des journalistes, alors qu’il dit défendre la liberté d’expression. Il y accuse aussi des grands médias d’être à la botte de leur gouvernement. En réponse, la radio publique américaine NPR vient de fermer tous ses comptes Twitter.
Et sur la BBC, mercredi dernier, Elon Musk en rajoute une couche : « Je sais que la BBC n’apprécie pas d’être qualifiée de « média affilié à l’Etat. » Une mesure qu’il a révisée depuis.
Dernier acte : sa société SpaceX a finalement obtenu vendredi l’autorisation pour tester sa fusée géante Starship, même si les premiers essais ont souvent mal fini. Et même si Musk lui-même reste joueur, sur Twitter: « Succès peut-être, émois garantis ».
Une impertinence calculée. Car il savait bien qu’il aurait ce feu vert : Starship a été choisie par l’Agence spatiale américaine pour aller sur la Lune en 2025.
Pour le journaliste Olivier Lascar, qui a enquêté sur lui, ces trois histoires étonnent peu : « Elon Musk, c’est vraiment le narcissisme par excellence. Il a l’air d’un ado, et il y a de cela. C’est-à-dire que l’adulte d’aujourd’hui a été dessiné par ses rêves d’adolescence. Mais il ne faut pas le limiter à ça. Parce ce qu’Elon Musk c’est aussi quelqu’un qui a une vision de ce que doit devenir le futur. Il n’abandonne jamais parce qu’il est port par une idée qui est que , ce qu’il fait, il le fait pour le bien de l’humanité. »
Un futur qui doit s’écrire dès demain, avec le premier vol de la Starship lunaire.