Face à la densification urbaine, la biodiversité peut sembler menacée. Mais des actions simples peuvent permettre d’y remédier. Les oiseaux sont des marqueurs importants de cette nature en milieux habité. Jusqu’à demain, une association invite tout un chacun à participer à leur comptage.
Séance aussi éducative que ludique pour David et Yann ce matin, à Uvrier, près de Sion. Avec leur papa, les deux garçons ont répondu à l’appel du comptage des oiseaux lancé ces jours par l’Association Birdlife. Le principe ? Se poser durant une heure, et répertorier les volatiles observés.
Et la famille n’a pas été déçue : « Il y a des merles, des rouge-queues, des rouges-gorges, des fois il y a des martinets en haut. Ils ont des plumes, beaucoup de couleurs, c’est très fascinant », relate David. Et son père Juan Martinez, ornithologue amateur, de compléter: « Ce que je trouve intéressant quand même déjà, c’est de connaître un peu les espèces d’oiseaux qui sont dans mon jardin. Le plaisir de les entendre chanter, ou de les voir nourrir ces nichées… »
Ces comptages populaires ont une valeur scientifique modérée, mais peuvent révéler des tendances, admet Raphaël Arlettaz, professeur de biologie de la conservation à l’Université de Berne : « Cela nous donne quand même quelques indices sur les espèces qui sont présentes ou absentes, et qui pourraient diminuer. On a par exemple le cas du verdier, qui était un oiseau très abondant dans les jardins, et il y a quelques années, ces populations se sont effondrées. Et cela, ça a été perçu par le grand public. »
Senssibiliser à la perte de biodiversité
L’opération veut surtout sensibiliser à la perte de biodiversité dans les zones d’habitation. Rien qu’en Europe, depuis 30 ans, les populations d’oiseaux ont diminué de 600 millions d’individus. Pourtant, densification urbaine et maintien de la biodiversité ne s’opposent pas forcément : « On peut avoir une densification urbaine mais avoir des espaces verts qui sont de haute valeur biodiversitaire. Ce qui est très important, c’est d’avoir des buissons, des plantes qui sont indigènes. Grâce à ces essences, on va avoir des interactions écologiques qui vont être maximisées, c’est-à-dire les relations entre les plantes, les insectes et les vertébrés comme les oiseaux », dit Raphaël Arlettaz.
Des adaptations que Juan Martinez n’a pas hésité à faire quand il s’est installé l’an passé : « On a essayé de les attirer en créant une prairie fleurie qui devrait quand même pousser prochainement, en essayant d’augmenter la quantité d’insecte à disposition pour les oiseaux. Et pour les hirondelles, on a créé une flaque de boue en espérant qu’elles puissent construire des nids à proximité. »
De quoi s’assurer que le gazouillis des merles et des moineaux ne disparaisse pas du décor.