Décollage garanti pour le « robot nettoyeur de l’espace » de ClearSpace : la start-up née à l’EPFL vient de signer un contrat avec l’opérateur européen Arianespace pour lancer son engin en 2026. C’est la première fois qu’un tel projet est mené de A à Z par une entreprise suisse pour le compte de l’Agence spatiale européenne.
L’orbite basse est une poubelle: des millions de morceaux d’engins spatiaux désaffectés gravitent entre 300 et 800 km d’altitude. Avec un risque majeur : une collision avec l’un des 6500 satellites opérationnels. De quoi causer une avalanche de nouveaux débris, et aggraver le problème.
La solution de la start-up ClearSpace née à l’EPFL : aller capturer les gros débris avec un robot, puis faire plonger ce « camion poubelle de l’espace» vers la Terre, pour qu’il y brule en traversant l’atmosphère.
Etape importante
Aujourd’hui est une étape importante : l’entreprise a signé un contrat avec l’opérateur Arianespace pour lancer son engin en 2026, à bord de cette fusée européenne. Luc Piguet, CEO de ClearSpace: « Pour n’importe quel projet spatial, le moment où on peut placer un contrat de lancement, c’est un moment important. Il s’agit de sécuriser l’accès à l’orbite, qui n’est pas quelquechose d’évident à faire. Et un autre élément, c’est que cela rend la mission extrêmement concrète pour les ingénieurs qu’on a chez nous : on sait qu’on va voler, on sait quand on prévoit de voler, on a des objectifs très clairs. »
Car aller capturer un bout de fusée dans l’espace est loin d’être simple, comme l’explique l’ingénieure en cheffe de ClearSpace Muriel Noca : « La première difficulté, c’est que, une fois dans l’espace, cet objet tourne, et on ne peut pas reconstruire ce mouvement depuis le sol. Donc il nous faudra le reconstruire une fois sur place afin d’aligner notre robot au bon endroit. Et puis la deuxième difficulté, c’est que une fois que l’objet est à l’intérieur, on doit s’assurer que, une fois que les bras sont fermés, il ne puisse pas ressortir. »
ClearSpace vient de tester avec succès son robot aux Pays-Bas, dans les laboratoires de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui finance les trois quarts de cette mission à 110 millions d’euros, et sur laquelle elle mise gros. Pour Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA, « cette mission est très importante. Car ClearSpace est un des projets de ce domaine qu’on appelle le « NewSpace » ; un projet où l’industrie tient un rôle majeur, bien sûr avec notre expertise de l’ESA. »
La start-up, elle, voit déjà plus loin, avec une future version du robot capable de désorbiter plusieurs débris, ou de dépanner des satellites en orbite.