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Home Interviews & Portraits

Craig Venter a la vie artificielle en point de mire

12 octobre 2010
dans Interviews & Portraits
Craig Venter a la vie artificielle en point de mire
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Le Temps - Media - Publishers

Le pionnier de la biologie synthétique et du séquençage génétique, l’Américain Craig Venter, est en passe de créer des microorganismes inédits ayant des fonctions spécifiques,comme produire des biocarburants. Interview exclusive avant sa conférence de mardi soir à Genève

Sa bonne fortune, il l’explique en une phrase dans son autobiographie*, avec sa hardiesse légendaire: «Dès l’âge de 2 ans, le trait dominant qui a fait mon succès était clair: le goût du risque!» De la témérité, il en a fait montre. Souvent avec succès. Mais en se mettant aussi à dos une partie de la communauté scientifique, qui voit en lui un franc-tireur, avide de pouvoir et de renommée. Autant de réminiscences de l’enfant terrible qu’il a été?

Né en 1946 près de San Francisco, d’abord plus intéressé par le surf et l’oisiveté en bande que par les études, Craig Venter est enrôlé dans l’armée, part au Vietnam en guerre, et passe un an dans les soins intensifs d’un hôpital. Y côtoyer la mort le convainc de vouloir changer le monde, en prenant des risques. «Cela n’est pas typique des scientifiques, des gens qui suivent plus qu’ils ne mènent», tranche-t-il en 2007 dans la revue New Scientist. Il reprend des études, en physiologie et pharmacologie. Gravit les échelons académiques. Travaille ensuite pour les fameux Instituts nationaux de la santé (NIH). Puis développe une méthode rapide de séquençage du génome, le code génétique de tout organisme vivant. Avec laquelle il décrypte, en 1995, celui de la bactérie Haemophilus influenzae. Première mondiale!

S’étant affranchi du système de financement public pour fonder plusieurs structures privées, il devient, en 2000, l’un des premiers à annoncer le séquençage complet du génome de l’homme. Le premier aussi, en 2007, à mettre à plat celui d’une seule et même personne, en l’occurrence lui. Le premier surtout à avoir reconstruit de novo le code génétique d’une bactérie, Mycoplasma genitalium, en appondant à l’aide d’un synthétiseur les briques de bases de son ADN comme on enfile des perles sur un collier. Ce faisant, Craig Venter a définitivement mis sur le devant de la scène le domaine naissant de la «biologie synthétique», dont l’un des buts est de fabriquer des formes de vie inédites aux fonctions spécifiques. Car celui que d’aucuns qualifient de «sorcier» n’essaye pas seulement de comprendre la vie, il tente aussi de la faire fonctionner à son profit. Et à celui de la société, précise-t-il.

Invité à donner demain une conférence ** dans le cadre du 450e anniversaire de l’Université de Genè­ve (lire en p.10), Craig Venter dit sa vision dans une interview au Temps.

Le Temps: «Jouez-vous à Dieu» en créant des formes de vie inédites?

Craig Venter: C’est un cliché… Qui revient à chaque fois qu’il y a une avancée fondamentale en sciences ouvrant des portes sur le monde qui nous entoure. Je ne joue à rien du tout. C’est de la science sérieuse.

– Lorsque vous avez recréé un chromosome de la bactérie «M. genitalium », composé de 381 gènes, vous avez déclaré que c’était «une étape philosophique importante dans l’histoire de nos espèces»…

– Nous commençons à être capables de contrôler notre propre évolution, en effet.

– Que tentez-vous de faire, exactement?

– Répondre à des questions basiques concernant la vie, en essayant de comprendre les composants de la cellule, les gènes essentiels. Pour ce faire, nous lisons le code génétique, nous le reconstruisons aussi, grâce aux techniques génétiques. En 2007, nous sommes donc parvenus à transférer le code génétique naturel d’une bactérie dans une espèce voisine, vidée de son propre patrimoine génétique. Et l’an dernier, nous avons recréé le génome de Mycoplasma genitalium . La troisième étape sera d’insérer cette copie reconstruite dans une bactérie, et de faire vivre celle-ci.

– C’est le plus difficile…

– Nous sommes optimistes. Nous avons tenté de nous servir d’abord de levures pour faire vivre ce génome «artificiel». Avec des succès partiels. Mais nous avons appris de ces travaux. Certaines de leurs conclusions ont été publiées le 9 octobre dans Science , et permettent de régler certains obstacles. Par exemple, la méthylation de l’ADN – processus par lequel des composés chimiques vont se fixer sur les gènes et étouffent leur expression – semble jouer un rôle critique.

– Quand espérez-vous donc poser ce troisième jalon, et donner vie au premier organisme dont le code génétique aurait été construit?

– Il y a encore des chances pour que ce soit en 2009.

– Quels sont les débouchés concrets de ces recherches?

– En plus des savoirs de base sur le fonctionnement de la vie, c’est une technologie qui a le potentiel de résoudre plusieurs des problèmes auxquels le monde doit faire face. Par exemple concernant le réchauffement climatique. Nous travaillons à modifier des cellules photosynthétiques de microalgues de manière à ce qu’elles absorbent de la lumière et du CO2 pour produire des hydrocarbures en suffisance, donc des biocarburants, afin de nous affranchir des combustibles fossiles. Ainsi, on crée un cycle neutre, en n’ajoutant pas sans cesse de CO2 dans l’atmosphère. Car c’est cela le plus gros problème. Il faut trouver des solutions rapides pour éviter d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Et il est naïf de penser que c’est possible avec le solaire ou l’éolien uniquement. Or il y a urgence! Capturer le CO2 peut être une solution soutenable à long terme. Mais c’est surtout la biologie qui est l’une des technologies simple et élégante, dont l’exploitation peut devenir exponentielle.

– Votre société Synthetic Genomics vient de signer un contrat de 600 millions de dollars avec la firme pétrolière Exxon Mobil pour concrétiser cette idée. A quelle échéance?

– Le programme durera de 10 à 15 ans. Le problème n’est pas de faire croître ces algues, nous y parvenons en laboratoire. C’est plutôt de pouvoir exploiter et industrialiser ce procédé à grande échelle (en milieu confiné ou en plein air), pour pouvoir produire des milliards de barils de carburants, tout en rendant la technologie rentable. Personne n’y est parvenu à ce jour.

– Quels sont les écueils majeurs?

– Ce n’est pas le lieu ici de les évoquer. Nous ferons des annonces au fil de l’avancement de nos travaux.

– Comptez-vous trouver des idées, des pistes de solutions grâce aux recherches menées à bord de votre voilier, le «Sorcerer II», son objectif étant d’échantillonner des milliers de micro-organismes marins, et de séquencer et analyser leur ADN?

– Le projet, lancé en 2003, continue. Après les Caraïbes et l’Antarctique notamment, nous avons sillonné cette année la mer Baltique et échantillonnerons en 2010 la Méditerranée. Avec toujours l’intention de comprendre comment ces micro-organismes absorbent le CO2. Le processus chimique est connu depuis des lustres. Mais les gens n’ont aucune idée des richesses biologiques marines qui sont à sa base.

– Allez-vous breveter vos découvertes? Vous êtes en effet controversé pour avoir voulu déposer des brevets sur le vivant, comme en 2007 sur les 381 gènes minimaux nécessaires pour générer l’organisme vivant le plus simple. A tel point que le terme «Microbesoft» a été inventé pour décrire votre emprise sur la biologie synthétique, en référence au quasi-monopole du géant de l’informatique Microsoft?

– Toutes ces histoires de brevetage du vivant ont été générées par une presse qui n’avait rien de mieux à faire. Tous nos résultats issus de nos recherches en mer finiront dans le domaine public. Cette polémique est née autour de mes demandes de patentes au gouvernement américain concernant des recherches antérieures.

– Que pensez-vous des questions sécuritaires liées à ces technologies émergentes? En 2006, le quotidien «The Guardian» expliquait ainsi comment il avait commandé, sur Internet, la reconstruction du génome du virus de la variole …

– Il ne s’agissait que de bribes d’ADN assez distantes dudit virus. Et la presse en a fait ses choux gras. Cela dit, il existe des questions sérieuses. Dont celle au sujet des petits groupes, dotés de budgets restreints, mais agissant à dessein pour reconstituer des organismes dangereux. Depuis le début de nos activités, nous avons pris en compte ce genre de soucis éthiques. Plusieurs institutions publiques, l’Académie des sciences américaines ou la Royal Academy anglaise, suivent le sujet de près. De plus, en 2007, avec le MIT de Boston et un think tank de Washington, nous avons émis un rapport de «bonne gouvernance», qui identifie les secteurs à risque et les options d’intervention.

– Mais cela reste de l’autorégulation de la part des chercheurs… Considérez-vous qu’il y a des limites qu’il ne faudrait pas dépasser?

– Certains acteurs de la biologie synthétique mettent sur pied des concours de «biopiratage» destinés aux jeunes étudiants. Cela peut encourager l’innovation. Ma crainte est que ces gens ne respectent pas les directives strictes que nos laboratoires suivent pour éviter toute action dangereuse. Par exemple, la question qu’on me pose le plus concernant les algues modifiées est celle du risque qu’elles se retrouvent dans l’environnement. Or l’objectif est de les modifier de manière assez subtile pour qu’elles ne puissent pas y survivre si elles venaient à y être dispersées.

– Le slogan de votre ancienne société Celera Genomics, que vous avez quittée en 2002, était «La vitesse prévaut, la découverte ne peut attendre». Devoir aller vite peut-il tout vous autoriser?

– Pour les gens qui sont très malades, oui, la vitesse importe plus que tout avec les nouvelles découvertes. En sciences, les avancées ne sont pas rapides, elles le paraissent juste à ceux qui ne suivent le domaine que d’un Å“il. Il faudrait que nous ayons beaucoup plus de percées. Cette limitation est due à la redondance des programmes de recherches, au manque de fonds publics encourageant les idées innovatrices. Nos vies sont courtes, et nous détruisons notre planète. Donc oui, la vitesse prévaut.

– Considérez-vous que vous avez une mission sur cette Terre?

– Chacun de nous en a une, si possible pour le bienfait de la société. La mienne est dans un domaine de la science. Tout le monde ne saisit pas cette occasion.

* A Life Decoded: My Genome:  My life. C. Venter. Ed. Viking, 2007
** Conférence «Génomique: de la lecture à l’écriture du code». Le 13 oct. à 18h30, Uni Dufour, Genève. Retransmission à Uni Bastions (5, rue De-Candolle) et au Centre médical universitaire (1, rue Michel-Servet)

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Tags: ADNbactériebiologie synthétiqueCraig VentergénétiquegénomeSynthetic Genomics

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