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L’expédition GLACE autour du Groenland reportée, faute d’autorisations de navigation danoises

7 juin 2019
dans Enquêtes
L’expédition GLACE autour du Groenland reportée, faute d’autorisations de navigation danoises
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Heidi.news - Salon

Cela devait être la première circumnavigation complète du Groenland: le départ de l’expédition GLACE lancée par le Swiss Polar Institute basé à l’EPFL, prévu en août 2019, a été reportée. Les autorités danoises n’ont pas donné l’autorisation aux deux brise-glace russes de l’équipée d’aller proche des côtes pour permettre aux scientifiques de mener leurs expériences.

Pourquoi c’est regrettable. Quinze groupes de recherches du monde entier (dont plusieurs suisses), sélectionnés après un processus très compétitif, se préparaient depuis des mois. Selon les organisateurs de GLACE, les instances danoises leur ont communiqué ne pas avoir le temps d’évaluer leur demande dans un délai permettant au projet de se concrétiser, quand bien même les premières requêtes ont été soumises au printemps 2018 déjà.

Ce que prévoyait l’expédition. Quelques 60 jours de navigation de et jusqu’à Reykjavik, en faisant le tour de l’île recouverte de glace, à bord surtout d’un brise-glace normal, l’Akademik Treshnikov . Pour la partie la plus septentrionale, là où flotte de manière pérenne durant toute l’année une banquise épaisse de plusieurs mètres, un chenal devait être ouvert par un autre brise-glace, nucléaire celui-là, le 50 Let Pobedy (50 ans de Victoire), un monstre de 150 m de long, le plus grand du genre au monde.

Dans ces régions extrêmement reculées où très peu d’expéditions scientifiques se sont rendues, les chercheurs de GLACE (pour GreenLand Circumnavigation Expedition) avaient prévu de mener des recherches inédites dans plusieurs domaines: glaciologie, sciences océaniques, limnologie et sédimentologie, sciences de l’atmosphère, biodiversité.

Ce qui s’est passé. Depuis des mois, l’expédition était préparée dans ses plus ultimes détails, certains des 44 scientifiques étant déjà en train d’acheminer du matériel vers Kiel (Allemagne), lieu d’embarquement sur le continent. Puis la nouvelle est tombée, comme l’explique Danièle Rod, directrice du Swiss Polar Institute (SPI):

«En dépit d’une première requête aux autorités danoises soumises il y a plus d’un an, d’une réponse de principe positive et du dépôt, en janvier 2019, d’un plan scientifique détaillé pour les travaux scientifiques à mener dans les eaux autour du Groenland, nous avons reçu il y a peu la notification de ces autorités qu’elles ne seraient pas à même de délivrer les autorisations nécessaires à temps», avant le départ de GLACE. «Nous avons désormais atteint un point de non-retour et ne pouvons désormais plus maintenir la réservation provisoire du 50 Let Pobedy pour notre programme scientifique.»

Où c’est problématique. L’obtention des telles autorisations n’était-elle pas un pré-requis évident avant de lancer un projet d’une telle envergure? C’est un serpent qui se mord la queue, explique en substance Danièle Rod: «Pour obtenir des autorisations d’expédition scientifique, il faut pouvoir décrire précisément ce que l’on va faire. Or nous avons fait notre appel à projet scientifique en été 2018, suivi par l’évaluation et la sélection des études prévues. Nous avons donc informé en avril 2018 déjà les Danois de nos intentions du programme préliminaire, et procédé aux demandes formelles en parallèle à l’élaboration du programme scientifique.»

Avec le support notamment du Département fédéral des affaires étrangères helvétiques, les organisateurs expliquent avoir tout fait pour obtenir tous les feux verts nécessaires:

«Les autorités groenlandaises ont délivrés tous les permis de recherches souhaités [pour la terre ferme], mais cela n’était pas suffisant si nous ne pouvions pas mener des études scientifiques dans les eaux autours du Groenland.»

Pourquoi c’est compliqué. Du côté du SPI, on s’interroge sur les raisons qui ont fait que les choses ont tant tardé. «Nous allons procéder à une analyse de la situation avec les autorités compétentes, suisses et danoises, pour tenter de comprendre», dit Danièle Rod. Contactées par Heidi.news, les autorités danoises n’ont pour l’instant pas fourni d’explication.

Une interprétation possible. Depuis quelques années, l’Arctique attise toutes les convoitises. Avec l’amoindrissement de la surface de la banquise, les ressources minières et en carburants fossiles font l’objet de plans d’exploitation sans cesse mis à jour. Les pays riverains de l’Océan glacial arctique (Etats-Unis, Canada, Norvège, Russie, Danemark par le biais du Groenland) ne cessent de placer leurs pions sur cet immense échiquier géostratégiques.

C’est dans ce contexte international compétitif que s’inscrit le passage demandé de deux brise-glaces russes dans les eaux danoises, dont un à propulsion nucléaire (avec les risques que cela comporte) et un autre bardé d’équipements scientifiques destinés notamment à mesurer et analyser les sédiments et fonds marins. Ceci quand bien même les résultats acquis à bord de GLACE devaient être largement et librement diffusés.

Et maintenant. Selon Danièle Rod, l’idée reste d’obtenir toutes les autorisations nécessaires pour agender cette expédition à l’été 2020, pour autant que les contraintes logistiques le permette. «L’approche scientifique, elle, reste complètement valable, tant ces régions restent inexplorées.» Mais évidemment, tous les scientifiques seront consultés concernant les impacts de ce report sur leurs recherches.


«Le contexte géopolitique compliqué au Groenland a dû conduire au report de l’expédition arctique suisse GLACE»

L’expédition GLACE du Swiss Polar Institute, qui avait pour ambition de réaliser cet été la première circumnavigation complète du Groenland avec deux brise-glace russes, a été reportée. A l’an prochain si tout va bien. Les autorités danoises ont communiqué à ses organisateurs ne pas avoir eu le temps d’évaluer dans les temps leur demande de navigation dans les eaux côtières à des fins de recherches, quand bien même les premières requêtes ont été soumises au printemps 2018 déjà.

L’analyse de cette esquive pour Heidi.news par Mikaa Mered, professeur de géopolitique des deux pôles à l’Institut libre d’étude des relations internationales (ILERI) à Paris.

Comment comprendre la justification tardive et étonnante des autorités danoises?

Mikaa Mered: L’expédition GLACE, sur le plan scientifique, est extrêmement rigoureuse. Les recherches qui y seront menées sont particulièrement attendues par la communauté scientifique. Cela dit, la science se heurte parfois à des considérations stratégiques et politiques. Et c’est ce qu’il semble se passer dans le cas de GLACE. Le Danemark et le Groenland maintiennent une excellente coopération avec la Suisse dans le domaine de la recherche en glaciologie et sur le climat en général, notamment grâce au Swiss Camp posé sur la calotte groenlandaise. Cette coopération a été réaffirmée lors de la visite de la présidente suisse Doris Leuthard au Swiss Camp en 2017. Toutefois, du point de vue danois, cette expédition n’est aujourd’hui pas complètement anodine politiquement.

Comme pour la précédente expédition ACE, qui avait fait le tour de l’Antarctique il y a un an et demi, GLACE sera réalisée à partir du fleuron des brise-glaces de l’administration polaire russe, l’Akademik Tryoshnikov, et sera escorté de surcroît par un autre brise-glace russe, le 50 Ans de Victoire, célèbre pour ses rotations régulières jusqu’au Pôle Nord géographique. Ce ne serait pas la première fois que le 50 Ans de Victoire navigue dans les eaux groenlandaises puisque ce navire avait déjà accompagné des expéditions scientifiques danoises en 2007 et 2009, par exemple. Cependant, le Danemark et le Groenland étaient ces derniers mois en pleine campagne électorale législative, en vue des élections du 5 juin dernier. Dans ce contexte, il aurait été particulièrement sensible politiquement de donner un tel permis de navigation à des brise-glaces russes emblématiques de la puissance renouvelée de Moscou en Arctique.

En effet, les médias et le grand public danois sont particulièrement à cran en ce moment sur les activités russes, mais aussi chinoises, en Arctique et en particulier au Groenland. Bien que cela soit une décision administrative, un tel permis de navigation circumpolaire à deux navires russes emblématiques aurait certainement été monté en épingle politiquement dans le cadre de cette campagne. Or, les autorités danoises font toujours le maximum pour éviter de créer de possibles interférences au milieu de processus électoraux. Fin avril, une députée groenlandaise au parlement danois avait vu sa demande de financement pour une intervention à un sommet arctique organisé en Chine refusée exactement pour ces raisons. Il n’est dès lors pas étonnant de voir les autorités danoises réagir ainsi, peut-être en «jouant la montre». C’est un contexte défavorable mais la qualité ni l’utilité scientifiques de GLACE ne sont remises en cause.

Ce refus s’inscrit donc dans un contexte géopolitique plus large?

Oui, il s’inscrit dans le contexte géopolitique compliqué qui est celui du Groenland, île qui bénéficie d’une certaine autonomie mais pas d’une indépendance complète. Mais, plus généralement, il s’inscrit dans le contexte d’un regain de tension en Arctique: entre l’OTAN face à la Russie d’abord, puis entre Washington et Copenhague face aux tentatives d’influence exercées par la Chine sur le Groenland en particulier. Les déclarations récentes du Secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, ainsi que la nouvelle stratégie arctique du Département de la Défense américain, publié le 1er juin dernier, expriment le besoin de retrouver une puissance étiolée par des années de désengagement en Arctique. Nouveau poste diplomatique, déploiement vers l’Arctique de la 2ème Flotte nouvellement reconstituée: les Etats-Unis multiplient les initiatives pour reprendre la main en particulier sur ce territoire considéré par Washington comme sa première ligne de défense nationale sur le continent américain. Dans ce contexte, l’administration Trump ne cesse d’enjoindre le gouvernement danois à mettre de l’ordre dans la gouvernance du Groenland.

Dès lors, il y a le contexte électoral danois plus que sensible, mais il y a aussi ce contexte stratégique qui n’est pas celui de 2007 ou 2009. Entre l’idée que les deux fleurons de la marine polaire russe naviguent dans ces eaux considérées comme « chasse gardée » par Washington, le fait que GLACE puisse être récupérée politiquement par Moscou dans sa dynamique de reconquête de l’Arctique, et la certaine proximité du Swiss Polar Institute avec la Russie [l’un de ses fondateurs est Frederik Paulsen, consul général honoraire de Russie en Suisse, qui finance aussi directement GLACE, ndlr], on peut imaginer que le projet génère a minima quelques inquiétudes, peut-être infondées certes, à Copenhague et à Washington.

Y avait-il d’autres solutions? Les brise-glace capables de franchir une banquise épaisse de plusieurs mètres ne courent par les rues.

Pas à si court terme ! En effet, la location de ces navires s’effectue plusieurs trimestres à l’avance et la quasi-totalité des brise-glaces capables de fendre 3 mètres d’épaisseur de glace aujourd’hui sont russes et affectés en priorité au Passage du Nord-Est.

L’expédition GLACE a été formellement reportée à l’été 2020. Quelles sont les chances qu’elle ait lieu?

Il est impossible de l’évaluer mais espérons que les recherches qui devaient être menées puissent effectivement l’être. Mais il est clair que GLACE pourra difficilement se passer de ses partenaires actuels car, la réalité du marché est qu’il y a une véritable pénurie de brise-glaces à louer l’été en Arctique. Le développement économique de la zone va plus vite que la construction de nouveaux brise-glaces, ce qui rend ces-derniers rares et chers. Il existe d’autres navires capables de fendre 2.5 m d’épaisseur de glace qui auraient peut-être pu faire l’affaire au lieu du 50 Ans de Victoire, mais leur disponibilité est limitée. Par exemple, trois brise-glaces suédois de Viking Icebreaking disponibles à la location viennent d’être acquis par le Canada pour un usage souverain. Et pour remplacer l’ Akademik Tryoshnikov, le nombre de brise-glaces de recherche existant est encore plus restreint et nécessiterait un partenariat bilatéral avec un institut polaire étranger.

Parmi les voisins de la Suisse, on peut citer le Polarstern allemand. Mais celui-ci va être mobilisé sur sa propre expédition arctique : MOSAiC. Peut-être faut-il regarder du côté de l’Italie, qui vient d’acquérir un premier brise-glace, le Laura Bassi ? Ce brise-glace de recherche appartenait initialement au Royaume-Uni et le British Antarctic Survey l’a loué ces-dernières durant l’été arctique, notamment pour escorter des croisières.

Quoi qu’il en soit, changer de partenaire aujourd’hui nécessiterait d’autre part de changer la structure de l’ensemble de l’expédition GLACE. Dit autrement, c’était déjà une véritable prouesse d’avoir pu monter l’expédition dans ce contexte et il faut souhaiter pour la science et le climat que la Suisse, le Danemark et la Russie puissent trouver un terrain d’entente, comme en 2007 ou 2009.

Tags: arctiqueEPFLglaceHeidi.newsPolesSwiss Polar Institute

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