Après les montres connectées, les bagues connectées font leur apparition. A Neuchâtel, une start-up de l’EPFL se lance dans ce nouveau marché. Ses bagues scrutent la santé au quotidien et, à l’avenir, pourraient permettre de suivre des patients à domicile
L’an dernier, France s’est fait conseiller un nouvel objet par une amie : une bague connectée ! « Au départ, je l’ai achetée par curiosité intellectuelle. Je voulais voir l’impact de mes activités de la journée sur le sommeil le soir d’après. Maintenant, j’ai appris tellement de choses sur moi-même que je ne la quitte plus »
Avec plusieurs concurrents, le marché des bagues connectées est en pleine expansion. Elles sont utilisées notamment pour analyser la santé de celle ou celui qui la porte, comme le nombre d’heures de sommeil moyen, par exemple.
A Microcity, pôle d’innovation situé à Neuchâtel, la start-up de l’EPFL Senbiosys travaille à une miniaturisation extrême de la technologie qui compose ces bagues, afin de leur garantir une taille convenable. Toute l’électronique de cette bague tient dans une petite lamelle, avec des composants qui viennent du monde entier.
Pour fonctionner, cette bague est munie de capteurs. « Ils utilisent la lumière pour mesurer plusieurs signaux vitaux, par exemple le battement cardiaque et sa variabilité, le taux d’oxygène de la respiration ou la pression artérielle », a expliqué Antonino Caizzone, co-fondateur et directeur de la start-up.
Perfectible mais utile
Pour Thierry Weber, médecin et spécialiste de santé digitale, ce type d’objet est encore perfectible, mais peut déjà jouer un rôle important dans la prévention. « A l’avenir, ces outils permettront de suivre le patient à domicile et, par exemple, de générer des alarmes lorsque l’état de santé de ces patients se péjorera », prévoit-il. « Et là, ce sera vraiment une utilité intéressante pour le médecin clinicien, pour autant que ces équipements connectés soient certifiés », ajoute Thierry Weber.
Une certification médicale qui coûte cher et prend du temps, car elle doit être appuyée par des études cliniques impliquant des dizaines, voire des centaines de patients.