Des médecins des Hôpitaux universitaires de Genève(HUG) pratiquent depuis une année des greffes de peau de cabillaud sur des patients, dans le cas de graves plaies ouvertes. Une intervention, appelée à devenir de plus en plus fréquente, qui a vraiment fait se concrétiser la vision des xénogreffes : l’utilisation d’organes animaux pour soigner les humains.
>> Voir aussi le sujet au 19:30: Des peaux de cabillaud greffées sur les plaies des patients des HUG
ANALYSE // Greffer des morceaux de peau de poisson à des patients humains est assez fréquent. En fait, des milliers de personnes ont déjà bénéficié d’une telle greffe dans le monde. Et on utilise même d’autres animaux: des tissus de porcs, de boeuf, voire des panses de mouton. Toujours avec l’idée de créer une matrice que viennent recoloniser les cellules humaines.
Alors récemment, on a beaucoup parlé des premières greffes de cœur de cochon sur des humains. En soulignant leur côté visionnaire.
Mais on voit qu’avec ces greffes de peau de poisson, ce qu’on appelle les xénogreffes – donc des greffes d’organes animaux sur des humains -, sont déjà largement utilisées par le corps médical.
Autrement dit: ce futur-là, on y est déjà.
Est-ce pour autant devenu une routine? Et va-t-on bientôt trouver ce genre de pensement en pharmacie?
Non. Car si tout le monde peut poser un simple sparadrap, bien soigner une grosse plaie peut vite devenir compliqué. Et avec la population qui vieillit, le nombre de ces plaies complexes va augmenter. Or c’est dans ce cas-là que ces substituts de peau sont très utiles, et très utilisés.
Avec en plus trois avantages:
– D’abord, aucun cas de rejet n’a été observé.
– Ensuite, le rapport coût-efficacité est favorable.
– Enfin, la peau de cabillaud, dans la production piscicole, c’est un déchet. Qu’on peut recycler, revaloriser.
Dès lors, on peut en sourire. Mais selon le médecin interrogé et pratiquant ces greffes aux Hôpitaux universitaire de Genève, en 2024, c’est un argument qui aide à convaincre les patients.