Au final, tout le monde se dit content de sortir de la crise qui secoue le Human Brain Project (HBP) depuis l’été 2014. D’un côté, les chercheurs en neurosciences, qui l’ont initié et, après avoir usé de tous les moyens, sont satisfaits de voir leurs critiques prises en compte. De l’autre, l’équipe dirigeante du HBP, qui assure avec raison voir dans les réformes demandées une opportunité salutaire d’évoluer dans le bon sens. Cela après ce que l’on peut tout de même appeler une déconvenue: l’EPFL va céder à une entité européenne encore à créer la coordination complète d’un projet qui, au fil des mois, avait pris une ampleur telle qu’elle la dépassait peut-être un peu. A noter que cette réorganisation pourrait à long terme régler un autre problème: celui, depuis le vote du 9 février 2014 et la remise en question des relations scientifiques entre l’UE et la Confédération, de la localisation en Suisse du siège d’un projet européen, qui pourrait s’installer ailleurs. A moins que nos élus n’écrivent avec l’UE un nouvel accord bilatéral.
Au final, tout le monde dit sortir la tête haute. L’équipe dirigeante du HBP la première, qui peut se targuer d’avoir bien géré la communication autour des différentes étapes de cette crise. Le médiateur sollicité, Wolfgang Marquardt, n’a-t-il pas lui-même contacté certains journalistes pour leur donner une interview sur son rapport, qu’il ne souhaitait par contre alors pas encore leur divulguer?
Maintenant que tous les honneurs sont saufs – et c’est là la preuve d’une négociation intelligente –, l’important est ailleurs. L’étude du cerveau n’en est qu’à ses débuts; des découvertes fantastiques restent à faire, notamment concernant les maladies neurodégénératives. Au-delà des querelles de clocher, des rivalités personnelles et des bisbilles administratives, place à la science! Les neuroscientifiques du HBP et d’ailleurs le doivent au public européen, qui alloue des montants énormes à ce champ d’exploration fascinant. O. D.