Michael Hengartner, biochimiste de 53 ans, et nouveau président du Conseil des Ecoles polytechniques fédérales depuis le 1er février 2020 | UniZH
HEIDI.NEWS || Michael Hengartner préside depuis le 1er février 2020 le Conseil des écoles polytechniques fédérales (EPF), entité qui chapeaute l’EPF de Lausanne et l’ETH Zurich bien sûr, mais aussi quatre autres établissements de recherches en Suisse: le WSL, consacré au forêts et à la neige, l’Eawag dédié à l’eau, l’EMPA focalisé sur les matériaux et l’Institut Paul Scherrer (PSI) pour la physique synchrotronique et l’énergie. Ce biochimiste de 53 ans, père de six enfants, était auparavant recteur de l’Université de Zurich et président de la faitière swissuniversities. Entretien.
Pourquoi c’est intéressant. Son arrivée intervient dans un climat chargé en ce qui concerne le domaine des EPF : licenciement d’une professeure de l’ETHZ après des accusations de mobbing, projet de fusion du WSL et de l’Eawag révélé par la presse, nouvelle loi sur les EPF qui attisent l’inquiétude des institutions qui craignent une mise sous tutelle par le Conseil des EPF, relations toujours fragiles avec l’Europe de la recherche…
Le Conseil des EPF, dont Michael Hengartner reprend la présidence, est aussi responsable de la répartition des fonds entre les institutions qu’il chapeaute et de leur stratégie. Il est également impliqué dans la nomination de leurs dirigeants, ainsi que dans leur budget.
Heidi.news – Pourquoi vous a-t-on choisi vous, parmi 29 candidats?
Michael Hengartner – C’est à d’autres de répondre à cette question. Je peux seulement vous dire pourquoi j’ai posé ma candidature… C’est une fonction très intéressante, à la croisée des mondes politique, économique et académique. Je viens de ce dernier, mais j’ai eu beaucoup de contacts avec le monde politique comme recteur de l’Université de Zurich et président de swissuniversities. Comme le marché du travail pour les anciens recteurs n’est pas énorme [rires], j’ai trouvé attrayante cette opportunité de devenir président du Conseil des EPF, car je pourrai mettre en pratique mes qualités et être actif dans ces divers domaines.
Quelles sont vos priorités?
Les priorités de l’EPFL, de l’ETHZ et des quatre établissements du Domaine sont déjà clairement esquissées dans le message pour la Formation, la Recherche et l’Innovation (FRI) qui devrait être bientôt soumis au Parlement; je ne vais pas changer cela. Ce que je peux influencer, c’est la façon dont on va implémenter ce message. Il y a un très grand potentiel de collaboration entre les diverses entités du Domaine des EPF. Pour preuve, les exemples autour desquels l’EPFL et l’ETHZ collaborent déjà: le Swiss Science Data Center et le master commun en cybersécurité; l’offre totale pour cette dernière formation est ainsi beaucoup plus riche. L’avantage de la coopération, c’est qu’on peut faire plus avec la même somme d’argent. Des fonds qui viennent du contribuable, et à qui on se doit de montrer qu’ils sont investis de manière optimale, pas uniquement au niveau de chaque institution, mais au niveau national.
La fusion possible du WSL et de l’Eawag a été révélée par la presse, et suscite une certaine réticence. Est-elle nécessaire?
Je précise que je n’étais pas en poste quand cette décision a été prise, qu’on est encore dans un processus de consultation, et que la décision finale reviendra aux politiques. Il faut voir cette proposition comme une étape dans la perspective de mieux investir les efforts suisses en termes de recherche sur le changement climatique. Si on considère cette fusion uniquement comme un but en soi, on n’aura pas beaucoup de retour sur investissements. Si par contre, on voit ce projet comme une possibilité de regrouper toutes les expertises de ce domaine – en collaborant aussi avec les groupes de recherches très forts dans autres établissement en Suisse, à l’ETHZ et à l’Université de Berne – on va créer une valeur ajoutée considérable. Par ailleurs, je comprends les réticences: les deux institutions fonctionnent très bien et ont une excellente réputation. Il existe un risque de casser une belle mécanique. C’est pourquoi il faut d’autant plus méticuleusement discuter et planifier le projet avec tous les acteurs, pour que le futur envisagé soit plus attractif que le statu quo. Pour cela, et parce que l’environnement climatique va définitivement devenir un défi considérable pour la Suisse, il faudra aussi accroître les moyens financiers totaux à disposition. Heureusement, le message FRI propose un budget croissant pour les prochaines années. Il y a aussi cette idée de créer un Fonds pour l’environnement en Suisse. Je vois donc plusieurs moyens potentiels pour investir dans le domaine.
Y a-t-il, par la réunion de ces forces, une ambition de placer la Suisse, dans ce domaine scientifique, à niveau international qu’elle n’atteindrait peut-être pas si l’éclatement des compétences perdurait?
D’abord, les conséquences et les risques du réchauffement dans le pays alpin qu’est la Suisse vont nous préoccuper directement chez nous: il va falloir développer nos actions préventives et d’adaptation, notre recherche, améliorer nos recommandations aux décideurs. Ensuite, il se peut effectivement que la Suisse devienne un partenaire encore plus attractif pour ses voisins, en Europe et au-delà. Ce d’autant plus que cette thématique intéresse au plus haut point l’Union européenne (UE). Ce serait dommage de ne pas accorder nos violons avec elle dans le domaine du changement climatique: c’est un exemple parfait pour montrer que si l’on travaille ensemble, les bénéfices seront bien plus importants.
Récemment, le pouvoir du Conseil des EPF a été questionné. Le Conseil fédéral a transmis au parlement sa proposition de révision de la loi sur les EPF. Le projet se traduit par un renforcement du rôle du Conseil des EPF. Dans une lettre au Conseil fédéral, les institutions concernées dénoncent une «mise sous tutelle» et une «limitation de l’indépendance scientifique». Que leur répondez-vous ?
La révision permet de mettre en œuvre d’importants principes directeurs définis par le Conseil fédéral et différentes recommandations du Contrôle des finances, de même que de préciser la fonction de surveillance du Conseil des EPF. Les institutions du Domaine des EPF sont pour la grande majorité des modifications proposées. Il n’y a qu’un point spécifique contre lequel les institutions s’opposent en effet unanimement : il concerne la question des voies de recours des institutions contre des décisions du Conseil des EPF.
Quelle est votre appréciation de l’impact des négociations bilatérales avec l’Union européenne sur les échanges dans le domaine de la recherche, et la participation de la Suisse aux grands programmes européens?
Vu que la Suisse est considérée comme «pays associé» aux programmes de recherche, un point va faciliter les choses: l’aspect financier. Le principe sera désormais «pay as you go». Autrement dit, nous obtiendrons un retour sur les projets de recherches égal à nos investissements. Alors que jusque-là, à travers les accords bilatéraux, et parce que notre recherche est de très haute qualité, les retours étaient supérieurs aux investissements. Désormais l’UE ne pourra plus nous reprocher cette situation, et cela fluidifiera les discussions. Il ne faut pas voir cela comme une perte grave pour la Suisse, car l’essentiel est vraiment que nous puissions continuer à coopérer et à être en compétition avec nos homologues européens. Mais il faut aussi souligner que notre pays est considéré par l’UE comme un partenaire très attractif et apprécié. Nous sommes d’ailleurs en contact avec plusieurs institutions pan-universitaires européennes pour faire remonter cet état de fait jusque dans les capitales nationales et jusqu’à Bruxelles. Ces institutions sont pleinement prêtes à nous y aider. Quant au Brexit, maintenant que la situation est clarifiée, c’est devenu un élément facilitateur dans les négociations de la Suisse avec l’UE autour de la recherche. Il ne faut pas oublier qu’entre l’UE et la Grande-Bretagne, il y a eu un divorce. La Suisse, elle, a été et est toujours en bonne cohabitation avec l’UE, c’est différent.
Vous mentionnez souvent le cénacle politique. Nous avons, en Suisse, depuis novembre 2019, un nouveau parlement, auquel les membres, par leur formation ou leurs responsabilités professionnelles, attribuent une tonalité un peu plus scientifique que par le passé. Qu’attendez-vous de ce parlement?
Comme je ne viens pas moi-même de ce domaine, contrairement à mon prédécesseur [le radical Fritz Schiesser, ndlr], j’ai des efforts à faire pour me faire connaître, autant que pour faire découvrir le travail des scientifiques auprès des politiciens, qui ne savent souvent pas toujours vraiment ce qu’on fait. Ces échanges vont me demander du temps, pour que nous ayons tous une compréhension commune de la situation. Cela dit, j’aimerais surtout que les politiciens prennent connaissance des données scientifiques, et qu’ils les acceptent pour ce qu’elles sont – ni plus ni moins. Et qu’ils basent sur elles leurs discussions et décisions. Cela contrairement à certains pays où par exemple, on n’accepte pas les données scientifiques sur le climat parce qu’elles ne cadrent pas avec la vision politique. Heureusement, en Suisse, je n’ai pas l’impression qu’on va dans cette direction, c’est plutôt le contraire. C’est pour cela que nous avons un pays aussi compétitif, innovant et en pointe sur le plan scientifique. Au final, les politiciens doivent comprendre qu’il faut investir dans la recherche car elle constitue la base de notre écosystème d’innovation. D’autant plus que d’autres nations, surtout en Asie, font des efforts énormes, au point que leurs investissements constituent un risque pour l’Europe.
A propos de données: récemment, la diffusion d’un rapport de l’Eawag sur la mise en danger de la qualité de l’eau douce en Suisse par les charges en pesticides, aurait été retenue par Guy Parmelin. Ce que le Conseiller fédéral a vigoureusement démenti. Plus généralement, les données brutes transmises aux décideurs politiques, souvent non experts en sciences, doivent-elles être épurées, filtrées?
L’accès aux données scientifiques brutes ne doit jamais être filtré. Cela dit, il est vrai que, parfois, il s’agit d’expliquer ces données, sinon incompréhensibles pour le commun des mortels. La question est: qui opère cette vulgarisation? Certains scientifiques sont plus capables que d’aider à l’interprétation des données.
L’image d’une certaine concurrence entre l’EPFL et l’ETHZ, parfois amplifiée par les médias, et alimenté par l’impressionnante croissance de l’EPFL depuis l’an 2000, a longtemps perduré. Qu’en est-il aujourd’hui selon vous?
Dans le monde scientifique, à tous les niveaux (entre institutions, entre instituts, entre départements, entre professeurs), il y aura toujours de la compétition. C’est sain, pour autant que la compétition ne prenne pas trop le pas sur la collaboration. Concernant la situation entre les deux EPF, il y a eu beaucoup de bruit dans les médias. Mais au final, ce sont les personnalités à la tête des institutions qui vont (ou non) y imprégner une culture de collaboration. Nous sommes aujourd’hui dans une situation ou les deux présidents [Martin Vetterli à l’EPFL et Joël Mesot à l’ETHZ] partagent cette idée. Et c’est la meilleure solution pour nos deux hautes écoles, étant donnée la forte compétition globale actuelle.
Vous semblez sous-entendre que cela n’a pas toujours été le cas…
On a eu l’impression, surtout dans les médias, qu’il y avait une compétition peut-être trop intense. Mais on se trouvait dans une situation où une institution encore jeune, avec des ambitions tout à fait légitimes, devait s’assumer et gagner le respect de sa voisine bien établie. Aujourd’hui, les deux camps ont fait des efforts. Et l’EPFL a gagné ses galons: j’aime à dire aujourd’hui que la Suisse a deux jambes fortes, et peut gagner les marathons. Affaiblir aujourd’hui l’une des deux jambes au profit de l’autre serait la pire chose à faire.
Que souhaitez-vous à l’EPFL, qui vient de fêter ses 50 ans?
Un succès sans cesse renouvelé, grâce à la confiance construite sur une base forte, et qui lui permet de discuter et coopérer avec l’ETHZ de façon égalitaire. Mais aussi de ne pas perdre l’envie de viser encore plus haut.
L’actuel président, Martin Vetterli, se définit lui-même comme quelqu’un qui veut consolider les acquis. Le changement est marqué et assumé, par rapport au précédant président, Patrick Aebischer. Quelle est votre appréciation de la situation, justement alors que Martin Vetterli vient d’être reconduit pour un nouveau mandat de quatre ans?
Chaque président a sa nature propre. Patrick Aebischer avait une personnalité extrêmement forte, et a marqué l’EPFL de son empreinte. Martin Vetterli a déjà accompli un travail phénoménal, a très bien pris la barre, et a su mettre de nouvelles priorités (open science et open access, interactions avec le public, éducation, data sciences, etc.) ainsi que sa patte propre, qu’on va découvrir durant ces prochaines années encore plus que pendant les trois dernières. Maintenant, l’EPFL est dans une nouvelle ère, mais garde ses ambitions.
Une des nouveautés, apportées jadis par Patrick Aebischer – et qui n’est aujourd’hui plus du tout propre à l’EPFL –, est celle des chaires de professeurs soutenues par des entités externes (fondations, sociétés privées, etc.). Quel est votre point de vue à ce sujet?
Pour être totalement transparent, je dois dire que j’ai moi-même été recruté par l’Université de Zurich, pour rentrer des Etats-Unis, grâce à une chaire soutenue par une fondation. J’ai personnellement une vision donc très positive du principe. D’autant plus qu’aux Etats-Unis, j’ai aussi connu beaucoup d’exemples extrêmement bons. Cela dit, les conditions cadres sont essentielles. Celles que nous avons à l’Université de Zurich me semble adéquates: liberté (d’enseignement, de recherche et de publication des résultats), alignement avec les priorités stratégiques de l’institution-hôte, renforcement de la réputation de l’institution (et non pas dommage à celle-ci) et transparence des conditions de la donation (à travers une publication du contrat idoine). Concernant la propriété intellectuelle des résultats, lorsqu’elle existe, on pourrait discuter d’un droit de négociation de licence prioritaire, mais pas du tout pas forcément obligatoire, pour l’entité qui soutient la chaire. C’est acceptable. Et, oui, le thème de la chaire est donné. Mais je n’ai personnellement jamais connu de cas où le donateur a voulu influencer les choses au niveau opérationnel.
Concernant la liberté de recherche: même si celle-ci est écrite noire sur blanc, le bénéficiaire de la chaire se sent-il toujours vraiment libre?
Les professeurs en question sont en tout temps employés et payés par l’université, pas par l’entité soutenant la chaire. Leur liberté est donc complètement assurée. Il s’agit ensuite de toujours expliquer la situation aussi clairement que possible à leur entourage académique (étudiants, doctorants, post-docs).
Une problématique souvent évoquée est la relative précarité et l’incertitude concernant la carrière chez les jeunes chercheurs. Ces questions vous préoccupent-elles?
Il faut voir le monde académique comme une pyramide. A sa base les doctorants, très nombreux, mais qui n’aspirent pas forcément tous à des carrières académiques. Et à son sommet, des professeurs qui croient parfois, à tort, que chaque doctorant veut devenir professeur. Des discussions claires et fréquentes entre tous ces acteurs sont essentielles pour clarifier les attentes respectives et éviter les malentendus et les cas où les subalternes estiment manquer de considération. Cela dit, il y a parfois un problème de temps de travail, problème qui est historique: les doctorants ont longtemps été employés comme assistants (en soutien à la chaire) à des postes à temps partiel, avec en principe du temps pour mener leurs recherches à côté. En fait, dans de plus en plus de filières, cette situation ne reflète plus la réalité, car les doctorants travaillent à 100% : leur projet de dissertation n’est pas une activité séparée, mais fait partie intégrale du programme de recherche du professeur. L’EPFL et l’ETHZ ont toutes deux déjà rectifié cette situation. Pour les post-docs, on entend parfois de situations où la personne n’est payée qu’à temps partiel, l’institut avançant l’argument qu’il n’a pas assez d’argent. Je trouve que cela n’est vraiment pas acceptable.
La titularisation des professeurs (et donc le caractère indéboulonnable d’une personne à un poste) à été récemment mise en question, tant cette situation est accusée de figer tout le système. Qu’en pensez-vous?
D’abord, il me semble qu’avant de forcément se séparer d’une personne qui n’est plus jugée productive à son poste de recherche, il existe maintes façons de réagir: discuter de tâches d’enseignement plus importantes, une réorientation dans d’autres services de l’institution, etc. Cela dit, s’il faut se séparer d’un collaborateur parce qu’il est toxique, cela reste absolument possible, dans le milieu académique suisse aussi. En fait, il y a même des universités suisses où les postes de professeur sont à durée limitée. En résumé, je n’ai pas de souci à explorer cette question. Moi-même, aux Etats-Unis, j’avais un poste d’une durée de cinq ans automatiquement renouvelé… chaque jour. Ainsi, si on m’avait enjoint un matin à quitter mon institution pour manque de productivité, j’aurais eu cinq ans pour trouver une solution.
A ce sujet, l’ETH Zurich s‘est séparé, à l’été 2019, d’une professeure car elle était accusée de mobbing, Vous n’étiez pas encore président du Conseil des EPF à cette époque. Mais, avec ce cas en tête, quelles sont les valeurs que vous souhaitez voir inculquées dans les institutions que vous chapeautez?
Des personnes difficiles, il y en a partout; ce n’est pas spécifique à l’ETHZ. Ce qui s’est développé récemment, ce sont les attentes de la société, et par extension des doctorants et post-doctorants, concernant la façon avec laquelle ils sont considérés par leur supérieur: ils n’acceptent plus n’importe quoi. Les exigences pour les capacités humaines et de management des professeurs, hors compétences scientifiques ou didactiques, ont augmenté. Il faut donc agir de deux manières. Premièrement, vérifier également ce critère de leadership lors du choix du titulaire d’un groupe de recherche – c’est possible avec des questionnaires appropriées et des enquêtes rétrospectives sur leur passé académique. Deuxièmement, il s’agit, si besoin, d’assurer le soutien nécessaire à ces professeurs, en terme de management, d’accompagnement académique. C’est un système qui est en train de se développer, et c’est nouveau – je n’en ai pas bénéficié de mon temps.
Un thème qui vous est cher est la place des femmes au sein du corps professoral universitaire. Comment y augmentez leur nombre?
Il n’y a pas une seule solution, sinon celle-ci aurait été trouvée il y a longtemps. Il y a de multiples aspects. Il faut développer un environnement académique où les jeunes femmes se sentent bien et où elles aimeraient rester. Or un environnement trop agressif, au coude-à-coude, où la compétition prime sur la coopération, aura tendance à rebuter les femmes. Il faut aussi générer des conditions de travail dans laquelle la recherche n’est pas l’objectif unique et absolu, mais où la vie de famille, la présence d’enfants par exemple, sont prises en compte. Il faut par ailleurs augmenter le nombre de femmes dans les comités de sélection, sans toutefois surcharger ces dernières, du simple fait qu’elles sont simplement moins nombreuses sur la totalité des professeurs. Enfin, il faut favoriser les jeunes scientifiques, les femmes étant alors souvent moins enracinées sur le plan personnel à l’endroit où elles vivent.
De manière générale, que souhaitez-vous à la science suisse?
Sur le plan extérieur, de continuer à être considérée d’égal à égal avec ses partenaires européens et internationaux, et de bénéficier d’une plus grande visibilité. En Suisse, je souhaite une plus grande interaction avec la société. Qu’il y ait davantage de parlementaires proches des milieux scientifiques – comme vous l’avez mentionné – est, en ce sens, déjà très bien. Davantage d’interactions aussi entre les universités et les gymnases. Et un soutien accru au système dual, base de l’intégration professionnelle, qui fait la prospérité de la Suisse.
Et à vous, que vous souhaitez vous durant votre premier mandat à la tête du Conseil des EPF?
De ne pas perdre mon humour et ma bonne humeur. De trouver rapidement ma vitesse de croisière. Et de continuer à avoir suffisamment de temps pour ma famille.
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